Depuis l'apparition du coronavirus, les sociétés de nettoyage sont submergées. Illustration dans la région de Quimper avec une entreprise spécialisée dans la vente de matériel de désinfection. En ce moment, elle nettoie surtout beaucoup de mairies, écoles et entreprises...
"Mon dernier jour de congé, c’était il y a 10 jours !" Jérôme Mas n'a pas beaucoup de temps de souffler en cette période de crise épidémique. Depuis le début de la crise sanitaire, lui et Daniel Le Corre sont sur tous les fronts. Écoles, mairies et même une épicerie de quartier... leur entreprise Ar Glizh (ce qui signifie la rosée en breton) a suspendu son activité de vente de matériel de désinfection des surfaces pour assurer des prestations de nettoyage d’urgence.
De l'eau à 100°
Gantés, habillés d’une combinaison jetable, les deux hommes poussent chacun un charriot avec un générateur vapeur, dans un cabinet médical de Gouesnac’h, où travaillent trois médecins libéraux.
Aucun produit chimique n’est utilisé, c’est en effet à l’eau que matériel et locaux seront débarrassés d’éventuels virus. "On n’utilise aucune chimie. La qualité biocide et détergente de la vapeur suffit pour éliminer le coronavirus. Pour cela, il faut que la température soit constante, entre 97° et 100°" explique Daniel Le Corre.
L’eau de javel est proscrite en collectivité et les détergents classiques n’ont aucun effet sur le virus qui en revanche résiste mal à la chaleur.
"Ne pas oublier les zones de contact"
À condition toutefois de passer partout et notamment sur les zones de contact. Poignées de porte et de placard, tables d’auscultation mais aussi interrupteurs, combinés de téléphone ou souris d’ordinateur. "Il est important d’être méticuleux et de prendre son temps. La brosse reliée au générateur vapeur progresse de 10 cm par seconde environ" précise Jerôme Mas, l’un des deux fondateurs.
Une recommandation d’autant plus importante que l’on sait désormais que le virus peut résister plusieurs heures sur des surfaces comme le bois ou le carton, voire plusieurs jours sur du métal ou du plastique.
"Il faut rassurer et assurer la sécurité de nos patients" précise l’un des médecins. "Comme on ne fait pas de test de dépistage systématique, cela permet de limiter la propagation du virus." Un peu plus tôt, dans la matinée, le cabinet médical avait reçu des patients pour lesquels il pouvait y avoir suspicion de contamination au Covid-19, sans que cela ne soit avéré. "Nous prenons le maximum de précautions. Nous aérons les pièces en permanence, nous laissons les portes ouvertes pour que les patients ne touchent pas les poignées, nous allons les chercher sur le parking au dernier moment. Et nous aurons recours à la désinfection, aussi souvent que cela est nécéssaire" indique le Docteur Joël Guezingar. Coût de l’opération : 200 euros environ.
Désinfection dans les moindres recoins
En début de semaine dernière, l’entreprise était intervenue à titre préventif, dans des mairies, très fréquentées lors du premier tour des municipales, à Clohars-Fouesnant ou Gouesnac’h par exemple.
Les spécialistes ont aussi été appelés par des écoles, comme à la maternelle de Pleuven, dans le pays fouesnantais, après la présence d’un cas avéré, ou à l’école primaire de Clohars Fouesnant en prévention. Murs à hauteur d’hommes, tables, chaises... jusqu’aux Lego® qui ont été désinfectés. Des établissements scolaires qui pour certains ont été rouverts pour accueillir les enfants du personnel soignant. L’entreprise de désinfection, très sollicitée, ne répond qu’aux demandes locales. "Cela n’aurait aucun sens de faire des kilomètres à travers le département, alors que nous sommes en période de confinement" conclut Jerôme Mas.