Benoîte Groult est décédée à l'âge de 96 ans ce lundi soir à Hyères, où elle résidait. Elle s'était imposée comme l'une des grandes figures de la littérature féministe française au XXe siècle. La romancière venait très régulièrement dans sa maison de Doëlan à Clohars-Carnoët dans le Finistère.
Benoîte Groult s'est éteinte dans la nuit de lundi à mardi. "Elle est morte dans son sommeil comme elle l'a voulu, sans souffrir", a indiqué sa fille, Blandine de Caunes. "Elle a eu une tellement belle vie", précise sa fille. "Il y a le choc de la mort mieux ainsi, car elle n'allait pas très bien".
Romancière et grande figure du féminisme
Journaliste à Elle et Marie-Claire, Benoîte Groult avait d'abord publié, avec sa sœur Flora, des livres comme "Journal à quatre mains" (1958), "le Féminin pluriel" (1965) ou "Il était deux fois" (1967). Elle avait ensuite signé, seule, en 1972 un premier roman, "La Part des choses". Mais c'est trois ans plus tard, qu'elle s'était révélée avec "Ainsi soit-elle", un essai virulent sur la condition imposée aux femmes. Ce livre-manifeste était devenu un éclatant succès de librairie avec un million d'exemplaires vendus et de multiples traductions.
Une maison à Doëlan
Depuis plus de 40 ans, la romancière possédait une maison située sur le port de Doëlan dans le Finistère. Une demeure qu'elle avait achetée avec son mari Paul Guimard pour "pouvoir voir à tout moment leur bateau". Amoureuse du lieu et de la région, elle y venait régulièrement tout au long de l'année pour y séjourner plusieurs semaines, et même plusieurs mois l'été et l'automne.
C'est dans ce havre de paix, près de Quimperlé, que l'un des amis du couple, Robert Badinter, écrira son discours historique sur l'abolition de la peine de mort. Un discours prononcé le 17 septembre 1981, devant une Assemblée nationale au complet, alors qu'il était ministre de la Justice de l'ère François Mitterrand.
En juillet 2009, une de nos équipes rencontrait l'écrivaine dans sa maison :