Dépakine. L'ANSM mise en examen, "Moi j'ai déjà pris perpète, c'est normal qu'ils soient jugés et condamnés"

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient d'être mise en examen pour "blessures et homicides involontaires par négligence" à la suite de la commercialisation de la Dépakine. Pour les familles, comme celle de Mathilde, il s'agit d'une avancée, alors que leur vie rime avec culpabilité.

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L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé, lundi 9 novembre, avoir été mise en examen pour "blessures et homicides involontaires par négligence", dans le cadre de la commercialisation de la Dépakine, un antiépileptique. Ce produit, prescrit à des femmes enceintes a pu provoquer des malformations sur les foetus. La molécule est commercialisée par le laboratoire Sanofi, lui-même mis en examen dès août dernier.

Entre 15 000 et 30 000 enfants se seraient retrouvés handicapés, à la suite de ces prescriptions. Pour les familles, les dangers potentiels ont été annoncés bien trop tard. 


Cette mise en examen, une première victoire pour les parents de Mathilde


Dans le Finistère, Virginie s'occupe à temps plein de sa fille, Mathilde âgée de 20 ans. Son accompagnement est permanent, autour de rituels précis, pour éviter des colères violentes. Mathilde souffre en effet de lourds troubles de l'autisme et de surdité.
 

Il y a cinq ans, en lisant un article de presse, ses parents ont fait le lien entre son handicap et la Dépakine. Virginie prenait alors ce traitement depuis son adolescence, qui a été réduit de moitié lors de sa grossesse. Aujourd'hui, elle ressent de la culpabilité, malgré elle
 

Pour moi, ça a été un gros coup de massue, on se sent coupable, on se dit qu'on a empoisonné son enfant à son insu.

Virginie


Avec cette mise en examen elle relève : "Moi j'ai déjà pris perpète, c'est normal qu'ils soient jugés et condamnés, car il y a une faute grave."

Le couple demande désormais une réparation financière et morale, via l'APESAC (Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anti-convulsivant). Ils espèrent ainsi pouvoir donner un avenir à leur fille. Son père Grégory y voit aussi un symbole : "Nous, ne serait-ce qu'un euro, ça voudrait dire que c'est de leur faute, pas la nôtre. Cela n'aurait jamais dû arriver, c'est un scandale sanitaire." 

 
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