Réélu avec 66 % des voix dans son canton de Saint-Pol-de-Léon, "patron" de l'union de la droite et du centre au Conseil départemental depuis 2015, Maël de Calan s'apprête à présider le Département du Finistère. "Une fierté, un honneur" dit l'élu âgé de 40 ans.
C'est en famille, loin des media, que Maël de Calan a tenu à passer cette soirée de second tour des élections départementales. C'est vrai qu'il s'est fait discret, ce dimanche soir, alors que l'Alliance pour le Finistère, dont il est le chef de file, remportait les quatorze cantons nécessaires pour diriger le Département. "Je ne voulais pas parler pour ne rien dire, j'avais besoin d'avoir tous les résultats définitifs en main avant de faire une déclaration".
A 40 ans, le voilà en route pour prendre la présidence du Conseil départemental. "Une grande fierté, un honneur" confie celui qui, dans son canton de Saint-Pol-de-Léon rafle 66 % des suffrages, le deuxième meilleur score dans le Finistère.
Un plébiscite pour le Roscovite longtemps qualifié par ses détracteurs de "Parisien" car c'est à Paris qu'il a grandi et longtemps travaillé. "Les électeurs du canton me connaissent, me voient vivre à Roscoff depuis dix ans, me voient agir. Leur vote vient démentir toutes ces critiques" souligne-t-il.
Conseiller départemental depuis 2015
La politique, on pourrait dire qu'il est tombé dedans dès sa prime enfance, avec un grand-père, maire de Sibiril et un père conseiller régional de Bretagne. Maël de Calan s'engage au RPR à 18 ans, puis devient responsable des jeunes UMP. Il dirige la campagne d'Agnès Le Brun pour les législatives de 2012 à Morlaix. Son premier mandat dans le Finistère, c'est en 2014 à Roscoff qu'il va l'exercer : il est élu conseiller municipal.
Arrivent les élections départementales de 2015 où il fait déjà équipe avec Aline Chevaucher (maire de Plouénan depuis 2007). Maël de Calan décroche le siège de conseiller départemental de Saint-Pol-de-Léon et préside le groupe d'opposition à l'Assemblée départementale. Pendant six ans, il va mener la bataille contre la majorité de gauche, dont il pointe "le manque de politique volontariste".
Le temps des revers
Maël de Calan essuie aussi des revers. Porte-parole de la campagne d'Alain Juppé pour la primaire de la droite en 2016, il se présente aux législatives l'année suivante à Morlaix, mais il est largement battu par la marcheuse Sandrine Le Feur.
En 2020, les municipales à Roscoff ne lui réussissent pas non plus. Ces défaites n'entament pas son ambition politique. "Je cite souvent cette phrase de Churchill : 'Le succès, c'est d'aller d'échec en échec sans jamais perdre son enthousiasme'. C'est ainsi que j'aborde la politique, je ne baisse pas les bras" explique-t-il.
On a de l'or entre les mains, dans le Finistère et le Conseil départemental peut en faire mille fois plus pour faire fructifier ce trésor
"Imprimer le changement"
Au rang de ses mentors, Maël de Calan place Charles Miossec en tête de liste. Il fut député-maire de Landivisiau et a présidé l'Assemblée finistérienne de 1988 à 1998, avant que la gauche ne reprenne les rênes pour 23 ans. "Je chercherai à m'inscrire dans ses pas, relate le futur président du Département. On a de l'or entre les mains, dans le Finistère et le Conseil départemental peut en faire mille fois plus pour faire fructifier ce trésor".
L'élu roscovite parle "d'ambition forte" de l'union de la droite et du centre, "d'innovation dans les politiques sociales", "d'économie circulaire", de "préservation de l'environnement". Il reconnaît que le résultat de ces élections reste "très serré, mais net" - l'Alliance pour le Finistère ne l'emporte que d'un canton et à peine 10.000 voix la sépare de la gauche - et entend "imprimer le changement tout en rassurant ceux qui n'ont pas voté pour la droite".
Depuis son installation à Roscoff il y a dix ans, ce dirigeant d'une start-up de biotechnologie a patiemment tracé son sillon depuis son fief léonard. En patron de l'union de la droite et du centre, il est celui qui a fait tomber la gauche départementale ce dimanche.
Dans quatre jours, Maël de Calan devrait, en toute logique, devenir le nouveau président du Conseil départemental du Finistère.