Le 22 juin est la journée du don d’organe. A cette occasion, des greffés, des proches de donneurs ont effectué un tour de Bretagne à vélo pour témoigner de l’importance du don et répéter à chacune de leurs étapes à quel point il est important d’en parler.
"Un étage pour moi, c’était l’Himalaya", se souvient Serge Le Roux. Jusqu’au jour où on lui a greffé des poumons. "Je ne sais pas qui m’a donné ses organes, je ne sais pas si c’est un homme, une femme. J’ignore son âge, sa couleur de peau, mais ils m’ont sauvé la vie", dit-il simplement.
Du 17 au 22 juin, il a effectué un tour de Bretagne à vélo pour promouvoir le don d'organes.
Une re-naissance
Hervé Lainé, lui, a reçu un rein. "C’était un premier mai, raconte-t-il. Depuis, je fête ce jour-là comme un deuxième anniversaire."
Avant ce don, il devait être dialysé trois fois par semaine. Pourtant, quand le téléphone a sonné et que l’hôpital lui a annoncé qu’un greffon était disponible, il n’a pas ressenti de joie. "C’était un peu un coup de massue, je savais que quelque part, une famille était dans la peine et que c’était grâce à elle que j’allais pouvoir continuer à vivre."
C’est pour cela qu’ils pédalent et avalent des kilomètres sur leurs vélos. Ils veulent témoigner, dire, dans les écoles, les hôpitaux, au bord des routes :"le don d’organe, c’est important, ça marche, mais il faut en parler avant !"
"Il faut se prononcer ! "
Maxime, le fils de Gilbert Guillerm avait 25 ans quand il s’est tué dans un accident d’escalade. 'On n’avait jamais évoqué la question du don d’organe, reconnaît-il, on a réfléchi, on s’est demandé qu’est-ce qu’il aurait fait ?' Avec sa femme et sa fille, Gilbert a finalement autorisé les prélèvements.
"Il y a eu quatre greffes, explique-t-il, le cœur, le foie, les reins. Aujourd’hui, trois personnes sont en vie. On a vécu un drame et l’absence de Maxime est là, tous les jours", poursuit-il, mais le fait de savoir que par ce simple oui, ils ont sauvé la vie de trois personnes et changé l’existence de trois familles, les aide à se dire qu’ils ont fait le bon choix. "On sait que quand on dit oui, on sauve des vies".
Alors, il insiste, il faut que les gens en parlent, qu’ils soient pour ou contre le don, il faut qu’ils fassent leur choix et qu’ils le disent. "Nous sommes tous présumés donneurs, mais dans l’instant de l’accident, du décès, la famille est questionnée. Si en plus de la douleur, elle doit s’interroger, c’est terrible."
Aujourd’hui, en France, le taux de refus de prélèvements tourne autour 36%. ( "Il est à 15% dans le Finistère", se félicite Serge Le Roux), c’est 2 000- 2 500 vies que l’on n’a pas pu sauver et il rappelle que faute de greffes 900 personnes meurent chaque année en France.
[🎥NOUVELLE VIDÉO]
— Doc FX 🩺☘️ (@FXMoronval) June 21, 2024
À l’occasion de la journée nationale du don d’organe, je vous propose une vidéo avec le Pr. Guerci pour parler de la mort encéphalique, comment s’organise le prélèvement d’organe, et comment ils voyagent (vous allez être surpris!) 😄https://t.co/UDH9LzjO8r pic.twitter.com/Usbxo4EDHc
En 2023, en moyenne, les hôpitaux ont pratiqué 5 634 greffes, ce qui représente une quinzaine de vies sauvées chaque jour, mais 27 000 personnes sont toujours en attente d’un organe.
"Un immense MERCI !"
Quand il est sorti des services de soin et qu’il s’est aperçu qu’il pouvait à nouveau monter une côte, Serge Le Roux a ressenti un immense sentiment de gratitude pour la famille du donneur pour les soignants et a eu envie de redonner une petite partie de ce qu’il avait reçu. Alors il appuie sur les pédales.
[Journée nationale de réflexion sur le #dondorganesetlagreffe 📢]
— Ordre des masseurs-kinésithérapeutes (@cnomk) June 22, 2024
En 2023, ce sont 5 634 greffes qui ont pu être réalisées, ce qui représente chaque jour en France 15 personnes sauvées grâce au don d'organe. Un donneur peut aujourd'hui sauver jusqu'à 7 vies.
Le don d’organes &… https://t.co/N2jqiEkK9C
Hervé Lainé décrit les mêmes sensations un peu folles. "Jour après jour, je sentais les forces qui revenaient. J’arrive à refaire des choses. Par rapport au donneur et à sa famille, témoigne-t-il, vous vous dites, il faut que j’avance, alors répètent-ils encore une fois, si vous êtes pour le don, faites-le savoir à votre entourage, dites-leur, je souhaite que la vie puisse continuer à travers moi !"
( avec Claire Louet)