Témoignages. "on sait que quand on dit oui, on sauve des vies", le don d'organe, un sujet qui ne doit pas être tabou

durée de la vidéo : 00h02mn04s
Du 17 au 22 juin 2024, les cyclistes vont parcourir quelques 600 kilomètres à travers la Bretagne pour sensibiliser au don d'organe.
reportage de Claire Louet; Christian Polet et Erwan Kermarrec ©France 3 Bretagne
Publié le Mis à jour le Écrit par Séverine Breton

Le 22 juin est la journée du don d’organe. A cette occasion, des greffés, des proches de donneurs ont effectué un tour de Bretagne à vélo pour témoigner de l’importance du don et répéter à chacune de leurs étapes à quel point il est important d’en parler.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Un étage pour moi, c’était l’Himalaya", se souvient Serge Le Roux. Jusqu’au jour où on lui a greffé des poumons. "Je ne sais pas qui m’a donné ses organes, je ne sais pas si c’est un homme, une femme. J’ignore son âge, sa couleur de peau, mais ils m’ont sauvé la vie", dit-il simplement. 

Du 17 au 22 juin, il a effectué un tour de Bretagne à vélo pour promouvoir le don d'organes

Une re-naissance

Hervé Lainé, lui, a reçu un rein. "C’était un premier mai, raconte-t-il. Depuis, je fête ce jour-là comme un deuxième anniversaire."

Avant ce don, il devait être dialysé trois fois par semaine. Pourtant, quand le téléphone a sonné et que l’hôpital lui a annoncé qu’un greffon était disponible, il n’a pas ressenti de joie. "C’était un peu un coup de massue, je savais que quelque part, une famille était dans la peine et que c’était grâce à elle que j’allais pouvoir continuer à vivre."

C’est pour cela qu’ils pédalent et avalent des kilomètres sur leurs vélos. Ils veulent témoigner, dire, dans les écoles, les hôpitaux, au bord des routes :"le don d’organe, c’est important, ça marche, mais il faut en parler avant !"

Lire : Don d'organes. "Sans la greffe, j'étais cuit". La deuxième vie de Serge, après une double transplantation pulmonaire

"Il faut se prononcer ! "

Maxime, le fils de Gilbert Guillerm avait 25 ans quand il s’est tué dans un accident d’escalade. 'On n’avait jamais évoqué la question du don d’organe, reconnaît-il, on a réfléchi, on s’est demandé qu’est-ce qu’il aurait fait ?' Avec sa femme et sa fille, Gilbert a finalement autorisé les prélèvements.

"Il y a eu quatre greffes, explique-t-il, le cœur, le foie, les reins. Aujourd’hui, trois personnes sont en vie. On a vécu un drame et l’absence de Maxime est là, tous les jours", poursuit-il, mais le fait de savoir que par ce simple oui, ils ont sauvé la vie de trois personnes et changé l’existence de trois familles, les aide à se dire qu’ils ont fait le bon choix. "On sait que quand on dit oui, on sauve des vies".

Alors, il insiste, il faut que les gens en parlent, qu’ils soient pour ou contre le don, il faut qu’ils fassent leur choix et qu’ils le disent. "Nous sommes tous présumés donneurs, mais dans l’instant de l’accident, du décès, la famille est questionnée. Si en plus de la douleur, elle doit s’interroger, c’est terrible."

Aujourd’hui, en France, le taux de refus de prélèvements tourne autour 36%. ( "Il est à 15% dans le Finistère", se félicite Serge Le Roux), c’est 2 000- 2 500 vies que l’on n’a pas pu sauver et il rappelle que faute de greffes 900 personnes meurent chaque année en France.  

En 2023, en moyenne, les hôpitaux ont pratiqué 5 634 greffes, ce qui représente une quinzaine de vies sauvées chaque jour, mais 27 000 personnes sont toujours en attente d’un organe.

Lire : Thomas, greffé pulmonaire, met le cap sur le cercle polaire en moto : 10 000 kilomètres pour sensibiliser à la mucoviscidose.

 "Un immense MERCI !"

Quand il est sorti des services de soin et qu’il s’est aperçu qu’il pouvait à nouveau monter une côte, Serge Le Roux a ressenti un immense sentiment de gratitude pour la famille du donneur pour les soignants et a eu envie de redonner une petite partie de ce qu’il avait reçu. Alors il appuie sur les pédales.  

Hervé Lainé décrit les mêmes sensations un peu folles. "Jour après jour, je sentais les forces qui revenaient. J’arrive à refaire des choses. Par rapport au donneur et à sa famille, témoigne-t-il, vous vous dites, il faut que j’avance, alors répètent-ils encore une fois, si vous êtes pour le don, faites-le savoir à votre entourage, dites-leur, je souhaite que la vie puisse continuer à travers moi !"

( avec Claire Louet)

Qu’avez-vous pensé de ce témoignage ?
Cela pourrait vous intéresser :
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information