L'institut Gece publie une étude sur les dispositifs mis en place pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles sur trois festivals : Les Vieilles Charrues, Marsatac et Les Plages Électroniques. La prévention est désormais une priorité pour les organisateurs.
L'été a sonné le retour des festivals. Nombre d'organisateurs, en marge de ces manifestations, mettent désormais en place des mesures pour lutter contre les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS).
Dans ce cadre, l’institut Gece a mené une étude qui regroupe les résultats d’enquêtes menées en 2022 dans trois festivals, Les Vieilles Charrues à Carhaix, Marsatac à Marseille et Les Plages Électroniques à Cannes.
Qu'appelle t-on Violences sexuelles et Sexistes ?
Les Violences Sexuelles et Sexistes (VSS) englobent les faits qui portent atteinte à l’intégrité physique et/ou psychologique des individus, en raison de leur genre ou de leur orientation sexuelle. Ce sont aussi des aIttitudes irrespectueuses ou moqueuses, de propos blessants ou injurieux, de gestes inappropriés et d’agressions.
En France, de nombreux festivals sont désormais vigilants et ont instauré des procédures pour lutter contre ce phénomène : applications d’alerte, stands de sensibilisation, espace d’accueil « safe zones », campagnes d’affichage, formations pour les équipes de sécurité, collaboration avec des associations spécialisées.
L'enquête de l'institut de sondage Gece a porté sur 1 251 festivaliers de Marsatac, 9 335 festivaliers des Vieilles Charrues et 2 241 festivaliers des Plages Électroniques. "Environ 3 % des festivaliers ou un de leurs proches ont subi des VSS", selon l'étude.
Sentiment d’insécurité
Plus de 9 personnes sur dix ont dit s’être senties en sécurité pendant le festival, contre un sentiment d'insécurité de 2 à 4% seulement des festivaliers en moyenne. L'endroit le plus sensible se situe devant les scènes, principalement à cause de la foule. L'inquiétude est évoquée à proximité d’individus en état d’ivresse et à propos de la peur des piqûres.
Notoriété des dispositifs
Les festivaliers sont plutôt au courant de l’existence des dispositifs mis en place sur les festivals : c’est le cas de 65 % des personnes interrogées à Marsatac, de 77 % aux Vieilles Charrues et de 66 % aux Plages Électroniques. Grâce à leur Safe Zone, à leurs réseaux sociaux, à leur site internet ou aux écrans d’affichage, les festivals ont une communication porteuse dans ce domaine.Seulement 6 % des festivaliers des Vieilles Charrues et des Plages Electroniques sont allés dans la Safe Zone, et moins de 1 % sont allés voir un maraudeur. Les dispositifs ont servi avant tout à s’informer.
L’application Safer
L'application Safer est un dispositif visant à réduire les violences sexuelles et sexistes en milieux festif. 92 % des personnes qui connaissent l’application trouvent qu’elle permet de se sentir plus en sécurité, et qu’elle donne une bonne image du festival.
Encore des améliorations
L’étude propose plusieurs pistes
- Rendre plus visibles les messages liés à la prévention des VSS et aux dispositifs présents sur le festival ;
- Sensibiliser davantage les festivaliers avant leur arrivée sur le festival, en les incitant par exemple à télécharger l’application Safer ;
- Proposer des couvercles pour les gobelets ;
- Ajouter un module Safer à l’application du festival, pour éviter de devoir télécharger deux applications ;
- Installer davantage de points wifi sur les festivals pour améliorer la connexion ;
- Sensibiliser les équipes de sécurité aux VSS.