A partir de janvier 2019, les entreprises pourraient ne plus bénéficier de l’exonération des charges sociales sur les salaires de leurs travailleurs saisonniers. Une mesure qui devrait peser sur l’agriculture bretonne, déjà fortement concurrencée par ses voisins européens.
Maraîchers et agriculteurs sont inquiets. Ils sont les principaux employeurs de la main d’œuvre saisonnière, directement visée par le projet de loi de finances présenté par le gouvernement d'Edouard Philippe. Une disposition prévoit la suppression de l'exonération des cotisations sociales sur les travailleurs saisonniers. Si cette mesure, qui sera bientôt en discussion à l'Assemblée nationale, est adoptée, elle entrera en vigueur dès janvier 2019.
Une concurrence européenne trop rude
"C’est encore le consommateur français qui va se retrouver à avoir plus de produits d’importation parce que la production française ne sera plus compétitive" se désole Gilles Le Bihan, un maraîcher de Plouénan (Finistère). Selon les agriculteurs, la suppression des cotisations sociales ne pourra pas être répercutée sur les prix. La concurrence européenne est déjà trop rude. En Espagne, en Allemagne ou en Hollande, l’heure de travail est rémunérée de 6 à 9 euros, contre 12 en France. Sans les allègements de charges, le coût passerait à 14 € de l’heure.Pas assez de création d’emplois ?
"Nos métiers et nos filières sont génératrices de beaucoup d’emplois", avance le producteur de Plouénan. Pas suffisamment selon le gouvernement qui considère que l'allégement de cotisations accordé depuis les années 1990 n'a pas entraîné l'effet recherché, c’est-à-dire créer de l'emploi. Pour les producteurs, les postes sont bien là mais le problème c’est qu’ils ne trouvent pas preneurs.Voir les réactions dans une exploitation à Plouénan (Finistère) suite à l’annonce des suppressions des cotisations sociales :