Finistère : l'hôpital de Quimperlé épinglé après avoir rémunéré pendant 30 ans un médecin absent

Ce jeudi, la Chambre régionale des comptes de Bretagne révèle dans un rapport qu'un médecin de l'hôpital de Quimperlé, dans le Finistère, a été rémunéré pendant 30 ans malgré son absence. Sur la seule période 2012-2016, il a coûté 5,5 millions d'euros à l'entreprise.

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Absent depuis 30 ans, mais quand même rémunéré. Ce jeudi 21 décembre, la Chambre régionale des comptes de Bretagne a révélé dans un rapport avoir démasqué "la situation irrégulière d'un praticien hospitalier n'exerçant pas depuis 30 ans, mais maintenu dans les effectifs et rémunéré" par le centre hospitalier de Quimperlé, dans le Finistère.

"Cette situation a eu un coût salarial annuel de 130 000 euros et généré une perte de recette annuelle estimée à 980 000 euros. Soit un coût total pour l'établissement de 5,5 millions d'euros entre 2012 et 2016", précise le rapport.

Une "situation irrégulière" liée selon les magistrats "à une volonté de défense du corps des praticiens hospitaliers" qui "contrevient à l'intérêt général, aux intérêts du système de santé publique et de protection sociale et altère la pérennité financière de l'établissement".

"Incompétence avérée et problèmes de comportement"


Le médecin, dont le nom n'est pas divulgé, avait été nommé chef de service en 1984 au centre hospitalier de Quimperlé. Depuis cette date, "plusieurs rapports émanant de diverses instances [...] ont révélé des problèmes quant à la manière de servir de ce médecin, mentionnant notamment "une incompétence avérée" ainsi que des problèmes de comportement, tant vis-à-vis du personnel que des patients, incompatibles avec ses fonctions".

Malgré tous ces éléments à charge, ce médecin est resté parmi les effectifs de l'établissement. En 2004, le centre hospitalier recevait même de l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH) (ex-ARS) une enveloppe de 124 000 euros par an à l'hôpital pour "compenser le surcoût lié à ce praticien sans affectation ni activité".

En 2010, le praticien avait été enjoint par le directeur de l'hôpital à faire valoir ses droits à la retraite mais s'est vu opposer un refus. Au 31 octobre 2016, il percevait une rémunération brute de près de 7 400 euros par mois. Il a finalement pris sa retraite en janvier 2017.

"Nous avons travaillé en concertation avec l'ARS pour régler le problème. Le médecin a pris sa retraite en janvier", a réagi Carole Brision, nouvelle directrice de l'hôpital de Quimperlé, précisant que "la chambre régionale avait mis en évidence la bonne maîtrise salariale de l'établissement".
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