Au musée de Pont-Aven, une exposition temporaire fait découvrir les dessins, études et autres croquis de Paul Gauguin et de ses camarades ou disciples, Emile Bernard ou Claude-Emile Schuffenecker. Ces "Variations sur la ligne" sont visibles jusqu'à la fin de cette année.
Montrer le passage du dessin à l'oeuvre. C'est ce que propose le musée de Pont-Aven dans le Finistère avec l'exposition "Variations sur la ligne". Sept oeuvres de Paul Gauguin sont à admirer, prêtées spécialement par le Musée d'Orsay ainsi qu'un dessin d’Émile Bernard et trois études du peintre Claude-Émile Schuffenecker.
Gauguin ne considérait pas ses dessins comme des oeuvres. "Il trouvait que ses dessins, c'était son intime, son secret. Il ne souhaitait pas les exposer, cela faisait partie de son processus créatif. C'était ce que l'on voulait montrer, l'acte de création" détaille Sophie Kervran, conservatrice du Musée de Pont-Aven.
Savoir dessiner n'est pas dessiner bien
Le dessin permettait à Gauguin de puiser des formes, il manipulait sans cesse le trait et recherchait "la synthèse". "Gauguin prenait beaucoup de croquis. On a des petits carnets, des albums, des feuilles volantes. On y retrouve des personnages que l'on voit ensuite dans ses huiles, même des années après. On a un mûrissement de l'acte créatif qui illustre le synthétisme à savoir on ne représente pas d'après nature, on représente d'après son oeil intérieur."
Dans ces dessins, les artistes s’approprient le réel ou expriment une première idée, ils y tracent les germes de la création à venir, les motifs et modèles transformés dans une composition peinte, gravée, sculptée, modelée...
Parmi les oeuvres majeures présentées à Pont-Aven : "L'Atelier de Schuffenecker" ou "La petite gardeuse de porcs assise tricotant".
"Variations sur la ligne" à voir dès le 11 septembre 2021 jusqu'au 2 janvier 2022, permet d'observer l'évolution du style de Paul Gauguin, notamment entre ses deux séjours en Bretagne.
En juillet 1886, Gauguin se rend pour la première fois à Pont-Aven, où il reste jusqu’en octobre. Ses figures acquièrent une monumentalité nouvelle, il travaille sur des feuilles plus grandes et réalise des nus au pastel. Son second séjour breton se déroule de février à octobre 1888. Là, il expérimente un trait plus radical.