Depuis le début de l'année un étonnant jeu de chaises musicales fait tourner la tête des communes du Finistère nord : leur panneaux d'entrée d'agglomération sont échangés, parfois dérobés. Huit nouvelles communes en ont été victimes en début de semaine. Une farce dont les auteurs n'ont toujours pas été identifiés.
Qui veut faire perdre le nord aux automobilistes du Finistère ?
Cette fois, les plaisantins s'en sont pris à huit communes du Léon dont ils ont échangé les panneaux d'entrée d'agglomération.
Des élus amusés... et parfois agacés
Plougar s'est transformé en Plouvorn, commune elle-même renommée Trézilidé, Trézilidé ayant récupéré le panneau de Plouénan qui a prêté son nom à Taulé... Difficile de s'y retrouver dans cette course folle de panneaux d'agglomération, mais la boucle est bouclée. Aucun panneau n'a disparu.
"Moi ça me fait rigoler", reconnaît le secrétaire de mairie à Plouénan.
Les maires des communes concernées prennent eux aussi la plaisanterie avec philosophie. "D'autant qu'ils ont démonté et remonté les panneaux sans rien casser", constate Laurent Le Borgne, maire de Plougar.
"ça a bien communiqué entre communes", note Robert Bodiguel, maire de Guiclan. "Mais franchement, on a autre chose à faire que d'aller chercher et de remonter des panneaux", s'agace Gilbert Miossec, maire de Plouvorn.
Aucune plainte ni main-courante n'a été déposée par ces trois élus.
"Je pense qu'il peut y avoir quelque-chose derrière tout ça, estime Laurent Le Borgne. Peut-être une revendication politique ?"
Tous les panneaux qui ont été échangés étaient en français par exemple, aucun panneau breton n'a été subtilisé
Laurent Le Borgne, maire de Plougar
Alors plaisanterie ou revendication ? Cette passion pour les panneaux d'entrée d'agglomération en rappelle en tout cas une autre à Robert Bodiguel "Quand j'étais à l'armée, c'était les plaques de destination des trains qu'on collectionnait. Si le train allait à l'étranger c'était encore mieux."
De précédents échanges de panneaux
Une première opération d'échange avait déjà eu lieu en févier dernier dans cinq communes du Trégor. Quelques jours plus tard, un panneau Brest avait aussi fait son apparition à Morlaix, sans que la mairie ne récupère le sien.
Ce n'est pas le premier "gang" de panneaux qui sévit dans la région.
En 2017, des échanges de panneaux avaient déjà été réalisé par six jeunes Morbihannais pour faire parler de leur commune. Ils avaient parcouru près de 1 000 kilomètres pour aller poser un panneau "Melrand" dans le 18e arrondissement de Paris... et un panneau "Paris" à l'entrée de cette petite localité de 1 500 habitants.