La cour d'appel de Rennes a rejugé ce lundi 26 septembre 2022 le trentenaire qui avait écopé de deux ans de prison ferme lors de son premier procès. En janvier 2021, il avait enlevé et séquestré l'ami de son ex-compagne à Spézet et Huelgoat dans le Finistère.
Le 28 janvier 2021, les gendarmes de Carhaix interviennent à l'EHPAD de Huelgoat, dans le Finistère, où un jeune homme de 26 ans s'est réfugié.
Il indique avoir "réussi à s'échapper" d'un appartement, après avoir été "enlevé au domicile de l'une de ses amies" et "retenu contre son gré à une adresse proche" de la maison de retraite.
Séquestré dans une cave
Le jeune homme ne "présente pas de traces de violences" mais son pantalon porte des "scotchs assez importants au niveau des mollets", relèvent les gendarmes. Il explique avoir vu "débarquer deux hommes" au domicile de l'amie qui l'héberge. L'un des deux est en fait l'ex-compagnon de cette amie, qui le fait monter dans la voiture sous "la menace d'une clé à molette en verrouillant les portières arrières".
La victime est emmenée "dans la cave" de la maison du deuxième homme. Avant d'être "reconduit à l'étage et ligoté à un tabouret à l'aide d'un ruban adhésif de couleur noire", toujours sous la menace de cette clé à molette et d'une faucille.
Le jeune homme - qui a "les yeux bandés par un masque chirurgical" - raconte avoir "senti que [ses] deux ravisseurs quittaient les lieux", après lui avoir demandé s'il avait "bien baisé" la jeune femme qui l'hébergeait. Il parvient à "quitter les lieux après s'être détaché" et avoir reconnu ses agresseurs.
Déjà condamné 17 fois
La veille des faits, la jeune femme a reçu "125 messages" de la part de son ex-compagnon ainsi que deux appels d'un ami commun qui la mettait en garde contre son ex a priori "en colère".
Devant la cour d'appel, cet homme - qui a été condamné à une peine de deux ans de prison ferme et dont le casier judiciaire fait état de dix-sept condamnations - répète être "innocent".
Incarcéré depuis le 25 mars 2022, il affirme que la victime a en réalité "une dette" envers lui et qu'elle a dénoncé ces faits pour "ne pas rembourser le véhicule" qu'il lui devait.
L'avocat général estime pourtant qu'il y a bien lieu de "confirmer la culpabilité" prononcée en première instance. En revanche, il réclame une "aggravation de la peine" prononcée par le tribunal de Brest, à hauteur de trois ans de prison ferme. Selon lui, deux ans, "ce n'est pas assez quand on arrive à autant de passages à l'acte, avec des faits aussi graves".
Son avocate, Me Marine Garrec, considère que dans ce dossier, "personne ne voit rien, il est 14 h un jeudi après-midi dans ce "tout petit village et "personne n'entend crier". Elle demande "la relaxe" de son client, qui n'est "pas un homme violent mais quelqu'un "en proie à ses addictions".
La cour rendra sa décision dans un mois environ.