Cooperl, le leader français de la production porcine va racheter une partie du site de Lampaul-Guimiliau (Finistère), où était implanté Gad. Il veut construire un nouvel abattoir dans cette zone du Finistère Nord, où sont élevés "plus de 3 millions de porcs".
"C'est un message d'espoir pour les producteurs, Lampaul était l'un des endroits les mieux placés en Bretagne, avec plus de 3 millions de porcs élevés dans un rayon de 80 km. Et depuis la fin de Gad, on a trop souffert de notre éloignement des abattoirs. Il est temps de donner de l'avenir aux jeunes agriculteurs qui ont besoin d'une vision (...) C'est une sacrée revanche… " se réjouit Henri Billon, président de la communauté de communes de Landivisiau, alors que Emmanuel Commault, directeur et Patrice Drillet, président, de la Cooperl viennent d'officialiser le rachat par la coopérative d'une partie de l'ancien site de l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau (Finistère). Le site appartient depuis 2019 à l’Établissement public foncier régional. Le montant de l’acquisition par la Cooperl n’a pas été dévoilé.
Cet achat par la coopérative bretonne, qui est déjà implantée sur ce site de Lampaul-Guimiliau, depuis 2017 avec La Lampaulaise de salaison et Agro Ouest Environnement, est très symbolique. La fermeture des abattoirs Gad, en 2013, avait marqué les esprits et laissé 771 salariés, sans travail.
? L’annonce de l’objectif de 500 emplois industriels créés à Lampaul-Guimiliau par la coopérative Cooperl est une très bonne nouvelle. Nous avions fait la promesse aux 889 salariés de GAD et leurs familles qu’un avenir industriel sur ce territoire était possible. Promesse tenue. pic.twitter.com/nURu3Btyol
— Loïg Chesnais-Girard (@LoigCG) April 2, 2021
La Bretagne peut-elle accueillir un nouvel abattoir ?
Oui, selon Emmanuel Commault. "La filière est en capacité d’accueillir un nouvel abattoir si l’on regarde à long terme, si la filière sait se moderniser, explique Emmanuel Commault. Je ne l’aurais pas dit forcément il y a quelques années, quand les Danois et les Allemands faisaient appel aux travailleurs détachés. On était alors soumis à une distorsion de concurrence. Les politiques et le Covid ont permis de réformer ce travail intérimaire low cost et de rééquilibrer les conditions de concurrence". Cela suppose de monter en gamme et d’élargir les débouchés. La Cooperl mise sur de nouveaux marchés, en Chine, mais aussi en Europe et en France.
500 emplois à terme "si la filière se modernise"
Dans un premier temps, la Cooperl projette de construire, une usine de congélation, sur le site de Lampaul-Guimiliau, employant une cinquantaine de salariés. L'objectif est d'exporter la marchandise dans des conteneurs vers la Chine, en passant par le port de Brest, qui sera peut-être amené à être réaménagé.
Dans un deuxième temps, il est aussi prévu si "des accords structurants sont trouvés avec les groupements de producteurs finistériens", de relancer une activité d’abattage et de découpe.
Il faut que les producteurs porcins bretons se modernisent pour répondre au mieux aux attentes des consommateurs, en matière de bien-être animal et de questions environnementales et énergétiques (...) c’est vraiment en travaillant dans le cadre d’un projet de filière sur le long terme qu’on y arrivera.
À terme, 500 emplois directs pourraient être créés.