Le maire de Molène demande aux 180 personnes qui résident actuellement sur l’île de respecter désormais un confinement total. Un cran supplémentaire motivé par deux suspicions de coronavirus, et la légèreté avec laquelle certains habitants appliquaient jusqu’ici les consignes.
A Molène, le maire a décidé de hausser le ton.Il demande à ses administrés de bien vouloir appliquer désormais un confinement total.
Deux suspicions de coronavirus
"Nous avons eu deux suspicions de coronavirus", indique Daniel Masson. "Le premier, nous venons de l'apprendre ce samedi 28 mars après-midi, était à priori et heureusement une fausse alerte."
Il s'agissait d'une habitante de 70 ans. Qui souffrait de fièvre, de toux, et de problèmes respiratoires. Elle a été évacuée sur l'hôpital de la Cavale Blanche à Brest. Là bas, les tests se sont révélés négatifs. Il s'agirait d'une trachéite.
"Le deuxième cas concerne un homme d'une cinquantaine d'année, poursuit le maire de Molène. Il souffrirait de fiévre lui aussi. L'infirmière de l'île, qui ne peut pas être partout, est désormais à ses côtés. Je n'en sais pas plus."
"Certains prennent ça à la légère..."
Ce qui a poussé le maire de Molène à monter d'un cran dans son exigence de confinement, c'est aussi dit-il "la légereté avec laquelle certains résidents appliquaient jusqu'ici les consignes, en allant à la pêche, ou en se retrouvant pour boire un verre. Il faut arrêter de faire courir des risques aux autres."
"180 personnes résident actuellement sur l'île, précise Daniel Masson. Outre les 150 habitants qui demeurent ici à l'année, une trentaine de personnes venues voter aux élections est restée confinée ici.
"Nous avons pris un arrêté pour empêcher un débarquement massif. Et avec la compagnie maritime qui dessert l'île, nous sommes vigilants. C'est moi qui donne ou pas le feu vert s'il y a une situation particulière, et je connais tout le monde."
Le confinement total, ça va changer quoi ?
Jusqu'ici, comme partout sur le territoire, seules les sorties nécessaires étaient autorisées et devaient être motivées et justifiées par une attestation de déplacement dérogatoire. "Les particuliers avaient 1 heure (par jour) pour faire un déplacement bref et libre, et ce dans un rayon de 1km maximum de leur domicile."
Désormais dit Daniel Masson, "on va faire ses courses. Point barre. Mais on arrête de se balader ici et là, pour un oui pour un non. Nous n'avons pas de gendarmes pour faire respecter les consignes, alors un peu de civisme !"
"Si l'épidémie faisait son apparition sur l'île, ce serait difficilement gérable dans la mesure où nous n'avons qu'une seule infirmière", souligne une nouvelle fois le maire.