Mandats prolongés : ces maires pressés de rendre leur écharpe

Fin mars, le gouvernement a prorogé les mandats des maires et de leurs conseillers municipaux jusqu'à une date encore inconnue, le calendrier s'adaptant à la crise sanitaire. Cette prolongation forcée commence à peser sur certains élus qui avaient décidé de ne pas se représenter.  

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Après tente-sept années à la mairie de Plouvien (Finistère), dont vingt-cinq en tant que maire, Christian Calvez était bien décidé à passer la main, en mars 2020. L'actualité l'a contraint à jouer les prolongations.

"J'avais fait mes adieux à mon équipe et aux habitants. Je m'étais mentalement préparé à partir, à laisser plus de place à la famille et aux voyages. Et arrivé au bout, il a fallu s'y remettre. C'est un peu comme un retour de vacances, on a du mal à repartir", confesse l'élu. 

À l'autre bout du Finistère, le maire de Névez souhaitait lui aussi rendre l'écharpe. À 76 ans et après un mandat à la tête de la commune, Albert Hervet voulait profiter des beaux jours. "J'avais intégré un départ en avril. Quand on prend la décision de ne pas se représenter, on est dans un autre état d'esprit. On imagine d'autres projets, pas de remettre la machine en route, qui plus est dans une situation dramatique."
 

Une prolongation jusqu'en octobre ?


La situation sanitaire du pays est d'autant plus pesante pour les élus aujourd'hui. Albert Hervet le vit mal.
 

C'est une charge mentale constante. Il faut garantir la sécurité des habitants, tout en assurant la mienne, et surtout s'y retrouver dans les décisions incohérentes du gouvernement. C'est angoissant.


"Pour combien de temps encore ?", souffle le maire de Névez.
Une période aussi "délicate et très longue" pour Christian Calvez.

Le Premier ministre Edouard Philippe avait d'abord proposé de reporter le second tour des élections municipales à la mi-juin.
Mais cela pourrait être repoussé "à la première quinzaine de juillet, en septembre, en octobre, voire plus" selon Agnès Le Brun, vice-présidente de l'association des maires de France (AMF), également maire de Morlaix (Finistère).

"Toutes les options sont envisagées. Ce sera conditionné par les évaluations sanitaires du 7 et du 23 mai. Bien sûr, le plus tôt sera le mieux, il faut que le cycle électoral soit clôt."
  
Le nouveau maire de Plouvien a été élu dès le premier tour, le 15 mars. Christian Calvez espère ainsi que son successeur pourra prendre ses fonctions dès le mois de juin. "Il a hâte de prendre son poste. J'essaie de l'associer aux réunions actuellement. J'assume encore mes responsabilités mais je me sens désormais en perte de légitimité pour prendre les grosses décisions, sur la réouverture des écoles par exemple."

Quant à Albert Hervet, un nouveau report à la rentrée serait une douche froide. Il ne sait pas s'il pourra tenir jusque là...

 
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