Déconfinement : Agnès le Brun et l'Association des Maires de France demandent à l'Etat un plan adapté à l'échelle locale

L'Association des Maires de France, dont la vice Présidente est Agnès le Brun, maire de Morlaix, vient de transmettre un document au gouvernement avec l'ensemble de ses propositions pour accompagner l'après 11 mai. Parmi ses priorités, la nécessité d'un plan national adaptable au niveau local.


Ce document de 17 pages résume l'ensemble des constats et des propositions des membres de l'Association des Maires de France sur les conditions et les modalités du déconfinement dans les communes. Il a été porté à l'attention de Jean Castex, maire de Prades (Pyrénées Orientales) nommé début avril par le gouvernement, afin de coordonner la sortie du confinement en France.

Sur la quasi-totalité des points de ce rapport, la ligne est claire : les maires demandent à l'État d'adopter des protocoles détaillés, que les maires devront ensuite appliquer, ou adapter en fonction des particularités locales, notamment pour les zones plus rurales.

"Nous demandons à ce que l'on fasse confiance aux maires dans ce qu'ils savent faire, avec une différenciation territoriale évidente", a précisé Agnès Lebrun, vice-présidente de l'AMF.

  Il faut un plan national adaptable au niveau local !

Régulièrement, les différentes commissions de l'AMF font le point en visio-conférences pour lister leurs propositions à propos des modalités du déconfinement à venir. Et les domaines sont vastes au niveau des communes.

La commission éducation, à laquelle participe Agnès Lebrun, maire divers droite de Morlaix, vient ainsi d'adresser un courrier officiel au Ministre Jean-Michel Blanquer. "Les difficultés sont énormes pour nous" explique t-elle. "Nous avons besoin d'un cadre national, mais aussi d'une marge de souplesse afin de décliner les directives à l'échelon local et en fonction des particularités territoriales!"


Réouverture des écoles : il faut un cadrage sanitaire de l'Etat !


Pour les communes, le préalable à la réouverture des établissements scolaires porte sur le cadre sanitaire.

"Nous voulons une lettre de cadrage. Les élus locaux sont chargés de la salubrité publique mais pas de la santé de leurs concitoyens. S'il y a un problème, la responsabilité pénale et personnelle du maire peut être engagée" explique Agnès Le Brun.


Sur le plan des moyens matériels et logistiques, l'AMF demande que le 6 et le 7 mai soient deux journées pendant lesquelles les bâtiments des écoles resteront fermés pour permettre une désinfection totale des lieux.

"Comment  permettre à nos agents communaux d'assurer en toute sécurité le bon fonctionnement des cantines scolaires, des salles de sieste, de la répartition péri-scolaires dont nous avons la charge ? Nous attendons des garanties de l'Etat. Même si nous sommes solidaires de la Nation, nous ne sommes pas uniquement des exécutants! " insiste l'élue finistérienne.


Masques : les maires ne peuvent pas payer seuls !

Autre sujet de préocupation pour les communes : la fourniture et l'achat de masques : là encore, Agnès le Brun s'insurge, alors que la pression de la population est forte à ce sujet

Les maires ne sont pas dans une situation de faire la quête auprès de l'Etat. Simplement, ce n'est pas l'un qui décide et le maire qui paie, ce n'est pas possible.

"Pour la distribution, par exemple, nous pourrons être au rendez-vous puisque nous sommes toujours en première ligne. En revanche, pour le financement du volume, il est absolument nécessaire que l'Etat nous dise vers quelle direction il souhaite s'engager, et de quelle façon il souhaite financer cette direction."

A Morlaix, une unité de soutien communal a, par exemple, été mise en place avec un atelier de découpe qui fournit des kits à des couturières bénévoles et professionnelles. Seules les personnes fragiles de plus de 65 ans bénéficieront en fin de semaine prochaine d'une distribution collective. 
 


Le littoral sauvage doit être rouvert au public sans attendre


Maire Divers Droite de Plougastel-Daoulas, Dominique Cap est lui, Président de la comission littoral de l'AMF. Son souhait : la réouverture dès à présent du littoral sauvage à la population, dans le respect des règles des promenades limitées à une heure et à un kilomètre du domicile.

"Je comprends qu'on puisse interdire la fréquentation des plages de ville comme celle de la promenade des Anglais à Nice. Mais 90% du littoral français est un littoral sauvage plus espacé et moins fréquenté, avec des sentiers côtiers et des grèves. Il ne faut pas attendre le 11 mai pour permettre aux habitants de s'y promener."

Pour lui, la réouverture des plages et du littoral pourrait se faire en deux temps, en commençant par les sites sauvages des côtes françaises. Les contrôles de gendarmerie restant d'actualité avec, en dernier ressort, un retour à des arrêtés prefectoraux ou municipaux si il y a trop de contrevenants. 

 


"Si nous rouvrons ce littoral sauvage en douceur dès maintenant, cela donnera un appel d'air avant le déconfinement et les choses se feront plus en douceur. De plus, il y a un manque d'équité : pourquoi autoriser les sorties sur les chemins de campagne et pas sur les sentiers côtiers ? " s'interroge le maire.

Il faut que la cité se remette en route progressivement !

Dominique Cap se veut confiant. Dans sa commune, il n'a jamais fermé le marché hebdomadaire et "aucun problème n'est à signaler. Les consommateurs respectent les distances de sécurité et les gestes barrières. Les commerçants ont adaptés leurs étals."

Il vient par ailleurs de faire redemarrer la déchetterie communale et là aussi, les administrés font preuve de civisme. Les véhicules sont autorisés à venir en fonction de leurs numéros d'immatriculation. "Il faut que la cité se remette en route progressivement" conclu t-il.


Soutien de l'AMF aux voeux des commerces de seconde nécessité


Une volonté qui rejoint les souhaits de ses collègues de l'AMF. Ainsi, sur le commerce, l'association demande que les commerces de seconde nécessité (opticiens, libraires, coiffeurs, pressings, etc...) soient rouverts le plus vite possible. Mais là encore, elle réclame un "protocole national" pour cadrer les besoins sanitaires de chaque magasin.

En revanche, là où l'AMF semble vouloir aller plus vite que le gouvernement, c'est sur la réouverture des cafés, des hôtels et des restaurants : "Il serait paradoxal de permettre la réouverture des cantines scolaires et pas celle des établissements commerciaux de restauration". Le gouvernement a annoncé ce vendredi vouloir étudier cette hypothèse avant la fin mai.
 
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