La Cour d'Appel de Rennes a rejeté ce 8 octobre l'appel de Marine Harvest Kritsen contre une décision du tribunal des Prud'hommes de 2017. Le producteur norvégien de saumon est condamné à verser des dommages et intérêts aux 111 salariés du site de Poullaouen, licenciés "sans cause réelle" en 2015.
Le licenciement en 2014 des 111 salariés du site de production de saumon fumé Marine Harvest de Poullaouen (29) était bien "sans cause réelle et sérieuse". La Cour d'appel de Rennes a en effet confirmé ce jeudi 8 octobre la décision du tribunal des Prud'hommes de Brest qui avait condamné le groupe en septembre 2017.
Remise en cause du motif économique des licenciements
Cette décision représente une grande victoire pour les salariés, qui contestaient leur licenciement et notamment la réalité de son motif économique invoqué par le groupe norvégien Mowi, dont Marine Harvest est une des filiales. "C'est une grande satisfaction, s'est félicité Roger Potin, avocat de salariés, parce que c'est un combat et nous étions en présence d'un groupe mondial !" La Cour d'appel nous dit qu'il n'y avait pas de motif économique à licencier les salariés (...) nous sommes en face de licenciements boursiers, dans l'intérêt des actionnaires" ajoute l'avocat.
ITW de Roger Potin, avocat des salariés
Délocalisation en Pologne
En 2013, lorsque le groupe, plus gros producteur de saumon d'élévage au monde, avait annoncé la fermeture de l'usine finistérienne, mais aussi celle de Châteaugiron en Ille-et-Vilaine, il avait par ailleurs révélé 400 millions d'euros de profits et acquis le numéro un mondial de la transformation de saumon, la société polonaise Morpol.
L'arrêt de la Cour d'Appel confirme donc la condamnation du groupe par les prud'hommes à verser aux salariés des dommages et intérêts, sommes qui seront calculées en fonction de leur ancienneté. L'entreprise peut encore se pourvoir en cassation.
Coté à la bourse d'Oslo, le groupe norvégien, plus gros producteur de saumon d'élevage au monde, emploie près de 15.000 salariés dans 25 pays.