Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a opposé une fin de non-recevoir aux élèves du lycée Diwan de Carhaix (Finistère) qui avaient rédigé leur épreuve de mathématiques du baccalauréat en breton, a-t-on appris samedi auprès de l'association Bak e Brezhoneg.
"Les lycéens des filières Diwan, publique et privée, peuvent passer l'épreuve d'histoire et de géographie ainsi qu'une épreuve optionnelle en langue bretonne. Les autres épreuves du baccalauréat doivent être passées en français", écrit Jean-Michel Blanquer dans un courrier adressé au ministre de l'Écologie François de Rugy le 8 octobre, dont le lycée de Carhaix a obtenu copie le 9 novembre.
Avant d'être nommé ministre, François de Rugy avait été sollicité par les lycéens en qualité de député de Loire-Atlantique pour porter leur demande auprès du ministère. Il avait envoyé un courrier à Jean-Michel Blanquer pour faire valoir leur demande. Sur les quinze élèves concernés, "l'un a été recalé, deux ont obtenu le bac au rattrapage et douze auraient pu avoir une meilleure mention", a détaillé Ismaël Morvan, président de l'association Bak e Brezhoneg, pour qui "ce n'est pas logique de ne pas pouvoir passer les épreuves en breton alors que tout le programme scolaire est en breton".
"Ça n'avance pas. Le ministre nous répond la même chose que ce que nous avait dit le rectorat en début d'année, ce qui n'explique pas pourquoi les Basques ont une dérogation pour passer les épreuves de mathématiques du bac en basque", a souligné M. Morvan, ajoutant que le collectif, devenu association, avait mandaté un avocat pour défendre ses droits.
En France, l'épreuve d'histoire-géographie peut être passée dans d'autres langues que le français, ce qui n'est pas le cas des mathématiques, sauf dérogation contraire.
Concernant le brevet, toutes les épreuves peuvent être passées en breton, sauf celle de sciences. Entre 60 et 80 élèves de troisième ont également passé cette
année les épreuves de sciences du brevet en breton. Créé il y a 40 ans, le réseau Diwan d'écoles privées (laïques et gratuites) propose un enseignement "immersif" en breton. Il compte six collèges et un lycée.