La sécheresse et les températures élevées sont des phénomènes de plus en plus fréquent en Bretagne. Les cultures vont devoir s'adapter. la SICA de Saint Pol de Léon, (groupement d'agriculteurs) possède une station expérimentale où le but est de répondre aux problématiques rencontrées par ses agriculteurs et de tester des variétés et des pratiques. Depuis quelques années, le réchauffement climatique est au coeur de ses expérimentations
A Saint Pol de Léon, les agriculteurs ont leur propre station météo à la Sica, qui enregistre les températures depuis 55 ans. Et les chiffres sont sans ambiguïté. Même ici, dans le Finistère, ça se réchauffe !
Selon Myriam Abgrall, Ingénieur expérimentation sur le chou, : "depuis 1967, on a pris un degré et demi. Maintenant , la température moyenne annuelle a encore augmenté et est de 12 degré . On a fait une courbe qui montre une augmentation significative. En fait, ça n'est pas prêt de s'arrêter !"
les cultures traditionnelles du Léon : chou fleur, artichaut, échalotes, vont donc devoir s'adapter. Ici, les ingénieurs soumettent les choux fleurs au stress hydrique, c'est à dire au manque d'eau. Et ils observent comment les différentes espèces réagissent. 38 variétés sont soumises à ces études qui portent sur leur système racinaire. On va aussi leur apporter plus de vigueur grâce à des biostimulants qui vont aider à résister à la chaleur.
On a privilégier des choux qui vont avoir un système racinaire plus important et qui peuvent aller chercher de l'eau plus loin en sous sol
Myriam Abgrall, Ingénieur expérimentation sur le chou
Les tomates sont également au cœur de ces expérimentations. Déjà abreuvées au goutte à goutte, elles vont devoir se montrer encore plus sobres. Il s'agit de comparer les techniques de pilotage classique de production de tomates grappe avec une autre méthode qui permet d'utiliser 30 % d'eau en moins tout en gardant un légume de qualité.
Dans le cadre du programme Climat Veg, la station de Saint Pol de Léon bénéficie d'un financement de la région jusqu'en 2025 pour mener ces travaux.
Dans notre ADN, nous avons toujours été habitué à faire plus avec moins, moins d'intrant et moins d'énergie. Désormais, il faudra le faire par rapport aux changements climatiques.
Damien Penguilly Directeur de la station expérimentale
Les connaissances acquises ici sont transmises aux agriculteurs, qui auront ainsi toutes les informations nécessaires pour choisir les variétés les plus résilientes, mais aussi les pratiques à privilégier pour répondre au défi climatique.