Aucune offre de reprise n'a été déposée pour l'abattoir Tilly-Sabco de Guerlesquin dans le Finistère. Seul, le groupe volailler LDC se propose de reprendre le matériel de l'usine. La société avait été placée en redressement judiciaire le 27 mars dernier.
La date limite de dépôt des offres avait été fixée au vendredi 13 avril au soir. Mais ce lundi, les salariés du volailler ont appris qu'aucune offre de reprise de l'usine de Guerlesquin n'avait été déposée.
Mardi après-midi, les élus du CE rencontreront l'administrateur judiciaire avant d'informer les salariés, au chômage partiel depuis début mars. "C'est un gâchis", a déploré Nadine Le Guen, 38 ans dans l'entreprise, élue CGT au CE de Tilly Sabco International. "Depuis la dernière reprise, les salariés avaient retrouvé leurs repères, on était une bonne équipe", a-t-elle dit, évoquant la "rude concurrence" fatale à l'usine de saucisses de volaille.
"On nous a informé que LDC s'était positionné pour le rachat de matériels et le reclassement en externe de salariés, mais on ne sait pas combien, ni sur quels sites", a-t-elle indiqué. Des représentants LDC sont venus sur le site jeudi dernier.
Ce lundi sonne comme le dernier jour de production à l'abattoir de Guerlesquin. La liquidation de Tilly-Sabco pourrait très rapidement être prononcée.
Triste journée à Guerlesquin, dans le Finistère... L'abattoir de Tilly Sabco International placé fin mars en redressement judiciaire n'a pas de repreneur.
Intervenants : Nadine Le Guen, déléguée du personnel - Gildas Juiff, maire de Guerlesquin
Dernier propriétaire depuis fin 2016
L'entreprise n'employait plus que 64 salariés et ne fabriquait plus que des saucisses de poulet. La société néerlandaise Wegdam Food Link avait repris en décembre 2016 l'usine, à l'époque Tilly-Sabco Bretagne, laissant 134 salariés sur le carreau sur les près de 200 qu'elle comptait à l'époque. Wegdam est spécialisé dans la production et la distribution de produits congelés alimentaires.
Trois plans sociaux en quatre ans
L'ancien abattoir de poulets avait déjà été sauvé de la faillite en décembre 2014 par trois investisseurs: la CCI de Morlaix, le Britannique MS Foods et un fonds d'investissement, le Breizh Algae Invest, lancé par le groupe Olmix spécialisé dans les biotechnologies.Ce rachat avait permis la sauvegarde de près de 200 emplois sur les plus de 320 que comptait l'entreprise.