"On veut nous saigner !" Le cri de colère d'un pêcheur côtier breton

Un arrêt du Conseil d'Etat vient de décider de mettre à l'arrêt une partie de la pêche côtière afin de protéger les petits cétacés comme les dauphins. A partir du 22 janvier et pendant un mois, les fileyeurs, les bolincheurs et autres chalutiers pélagiques français de plus de 8 mètres dont de nombreux bretons vont devoir rester à quai. Une décision qui sème la colère chez de nombreux pêcheurs côtiers bretons.

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La décision du Conseil d'Etat est à l'origine d'une tempête d'incompréhension et de colère des pêcheurs côtiers français du golfe de Gascogne. Parmi eux, plus de 500 bateaux français.

Saisi en mars 2023 par plusieurs associations de protection de l'environnement, le Conseil d'Etat avait ordonné au gouvernement français de fermer certaines zones de pêches pour limiter le nombre de captures accidentelles de dauphins notamment. Sept mois plus tard, l'Etat avait mis en œuvre cette décision mais en ajoutant des dérogations d'interdiction pour les navires qui étaient équipés ou allaient s'équiper des dispositifs électroacoustiques permettant aux cétacés détecter un danger. Des dérogations jugées trop importantes et trop nombreuses par les associations qui ont à nouveau saisi le Conseil d'Etat. Le juge des référés du Conseil d'Etat vient d'annuler ces dérogations à l'interdiction de pêche. Conséquence : À partir du 22 janvier prochain et jusqu'au 20 février, les fileurs, les bolincheurs et les chalutiers pélagiques de plus de 8 mètres vont devoir rester à quai.

On veut nous saigner

Thibault Georget

Pêcheur-fileyeur de Concarneau

Cette décision concerne environ 500 bateaux immatriculés en France. Parmi eux, les deux bateaux que Thibault Georget a acquis avec un autre pêcheur de Concarneau. "On veut nous saigner. On est en train de faire mourir la petite pêche côtière et ça commence à être pesant. Nous, on est là pour travailler, pour gagner notre pain. On fait attention à ce qu'on fait et au final on se fait avoir. Je ne sais pas comment ça va se finir cette histoire" affirme-t-il.

8000 petits cétacés pêchés accidentellement chaque année dans le Golfe du Gascogne

Selon les statistiques officielles, environ 8000 petits cétacés sont pêchés accidentellement dans le golfe de Gascogne chaque année. Depuis cinq ans, un plan d'action français d'un montant de 20 millions d'euros avait été mis en place pour mettre fin à ces captures de dauphins. Avec des recherches scientifiques pour mettre au point des répulsifs acoustiques. Soit avec des balises fixées sur les filets ou bien avec des systèmes de "pingers" qui émettent des sons pour faire fuir les cétacés à proximité des bateaux de pêches.

Virginie Lagarde, chargée de mission "environnement" au Comité départemental des pêches du Finistère, se dit "estomaquée" par cet arrêt du Conseil d'Etat. Elle ajoute "Depuis 5 ans, la filière de la pêche a participé avec les scientifiques à la mise en place du plan d'action. Nous étions en train de déployer ces systèmes et là, la fermeture va impacter plus de 500 bateaux qfrançais qui étaient en cours de déploiement.

On torpille des flotilles

Virginie Lagarde

Chargée de mission "Environnement" au Comité des Pêches du Finistère

Un arrêt qui intervient au plus mauvais moment, c'est à dire en pleine période d'activité pour pêche côtière. "On a des fileyeurs qui font leur chiffre d'affaires sur les trois premiers mois de l'année et par exemple pour les fileyeurs à soles, le mois de février est le plus important. Donc on torpille ces filières-là" se désole Virgine Lagarde du Comité des Pêches du Finistère.

Jeudi 11 janvier, une réunion des professionnels de la pêche doit avoir lieu. La grogne des pêcheurs au début de l'année dernière pourrait bien refaire surface.

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