Deux pisciculteurs du Finistère donnent leurs truites, invendues en raison du confinement

Le confinement entraîne l'annulation des ventes de truites pour la pêche loisir et le repeuplement des rivières. Les deux pisciculteurs ne pourront pas garder les poissons arrivés à maturation, mais ne s'imaginent pas les jeter : ils feront don de leurs truites, sur le marché de Pleyben.

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"Nous avons dix tonnes de truites arc-en-ciel en trop, à cause de l'épidémie de Covid-19."

Régis et Rudy Thomas, pisciculteurs à Langolen et Brasparts (Finistère), ont dû s'y résoudre : ce samedi 18 avril, sur le marché de Pleyben, ils feront don de leurs truites, après dix mois d'élevage

Le confinement a conduit à l'annulation de leurs ventes, mais les poissons continuent de grandir et sont de plus en plus nombreux sur les exploitations. Les truites arrivées à maturation doivent quitter les bassins pour permettre aux plus jeunes "d'être élevés dans de bonnes conditions".
La situation est un crève-coeur pour Rudy Thomas. " Le don nous permet de limiter les pertes. Sinon ces poissons sont voués à l'équarissage, c'est-à-dire à la destruction, et ça, c'est atroce pour un éleveur."


De lourdes pertes financières


Leur production est habituellement destinée aux grandes surfaces, et en grande partie aux marchés de repeuplement des rivières et de pêche sportive et loisir. Avec l'ouverture de la pêche en mars, l'entreprise familiale aurait dû être au plus fort de son activité.

"On estime que les pertes dépassent déjà 100 000 euros, ce qui pour une petite entreprise comme la nôtre représente presque un résultat annuel. Donc ça veut dire qu'aujoud'hui on a travaillé un an pour rien, soupire Régis Thomas. On espère que ça va s'arrêter là, mais on a beaucoup d'incertitudes avec cette date de déconfinement qui s'éloigne toutes les semaines."
   

Les pisciculteurs attendent une aide de l'Etat


En 40 ans de métier, le pisciculteur a connu plusieurs crises, mais jamais aussi "sévère". Il craint que la situation sanitaire mette en péril sa clientèle, grossistes et ateliers de transformation.

On est très inquiets non seulement pour cette année mais aussi pour la pérénisation de nos marchés à long terme.

Les pisciculteurs finistériens ont écrit au député de leur circonscription et en appellent aujourd'hui à l'Etat pour venir en aide à la filière aquacole.

"Nous ne sommes pas dans une industrie où nous pouvons arrêter notre ligne de fabrication. C'est une activité vivante, elle a un coût tous les jours", rappelle Régis Thomas. 

"On attend une solution à nos problèmes, par une aide publique, une indemnisation, qui viendrait compenser un peu nos pertes car l'impact est fort."

 
Don de truites :

Le don de truites arc-en-ciel (250 grammes) aura lieu samedi 18 avril, au matin, au marché de Pleyben. L'opération s'effectue en association avec la poissenerie Orlac'h pour le conditionnement. 

Les consommateurs qui le souhaitent pourront apporter une contribution financière. 
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