A Plogoff, la marche annuelle en mémoire de la lutte contre le projet de centrale nucléaire avait un goût particulier ce dimanche 29 août. Il y a 40 ans, François Mitterrand, nouvellement élu, abandonnait l’idée d’implanter une centrale nucléaire dans cette commune du Finistère.
Ils sont partis du bourg de Plogoff et ont marché jusqu’à la pointe de Feunteun Aod, là même où une centrale nucléaire a failli voir le jour au début des années 80. Un projet, symbole de la lutte anti-nucléaire, qui a déclenché les foudres des militants à la fin des années 70. Jusqu'à ce que finalement, en 1981, le président Mitterrand, fraîchement élu, mette fin à cette idée de centrale.
Un symbole important
Depuis 8 ans, une marche est organisée pour commémorer ce bras de fer. Une marche festive et en musique.
Jeanne Mourge se souvient : "Ça a été quelque chose de fort pour Plogoff, pour toute la Bretagne et pour la lutte anti-nucléaire. Et même pour tous les projets inutiles comme Notre-Dame-des-Landes, là aussi on y était."
"C’est un soutien symbolique important qui donne espoir à d’autres luttes, abonde Jean Moalic, président de Plogoff Mémoire d'une Lutte. Il n’y a pas beaucoup de projets nucléaires qui ont été abandonnés, donc c’est un symbole important." La lutte et surtout la victoire obtenue à Plogoff représente un relais que les anciens souhaitent passer aux jeunes.
Un passage de relais à la jeunesse
"Il y a en Europe un mouvement auprès de la jeunesse depuis 2 ou 3 ans sur le climat, témoigne Fañch Le Henaff. C’est important de faire le lien avec l’actualité. Macron a encore le projet de six petits EPR en France."
"Le nucléaire est une technologie du passé, poursuit Chantal Cuisnier de Sortir du Nucléaire. A Flamanville, on atteint une facture astronomique de 19 milliards pour un réacteur qui ne marchera sans doute jamais."
Après un pique-nique sur le site magnifique de Feunteun Aod, la centaine de marcheurs a pris le chemin du retour, direction le bourg de Plogoff. Où à n'en pas douter, ils se retrouveront l'année prochaine.