Prix du poisson. Les pêcheurs bretons tirent la sonnette d’alarme

La filière pêche est à nouveau impactée par le confinement et la fermeture des cantines et autres restaurants. Sous les criées les prix sont au plus bas car le poisson trouve difficilement preneur. Les pêcheurs interpellent les pouvoirs publics et la grande distribution.

De la lotte à moins de 3 euros le kilo, ces derniers jours, sous la criée du Guilvinec. C’est du jamais vu ! Pour les acheteurs présents, c'est la loi de l'offre et la demande. Confinement oblige, les restaurants mais aussi les cantines sont désormais à l'arrêt.

Seuls les particuliers achètent du poisson, ça ne compense pas les pertes.

Les pêcheurs « à la limite de l’implosion »

"On est à la limite de l'implosion", assure Olivier Le Nézet, président du Comité régional des pêches et des élevages marins (CRPEM) de Bretagne, dans un communiqué. Depuis plusieurs semaines déjà, les marins-pêcheurs alertent sur les prix payés aux producteurs anormalement bas alors que "les chiffres d'affaires des rayons produits de la mer des grandes enseignes de supermarchés ont augmenté pendant la crise sanitaire".


La grande distribution dans le collimateur

Les prix de la pêche côtière pour le marché local sont corrects, mais pour les gros volumes ramenés par les chalutiers hauturiers qui partent à la quinzaine, c'est la dégringolade.

 

La lotte à Rungis lors du premier confinement se vendait en moyenne 10 euros le kilo. Un an plus tard, en mars, elle était à plus de 16 euros, sachant que les pêcheurs ont perdu 50% du prix à l'achat. Où vont les 8 euros?

Olivier Le Nézet, président du comité des pêches de Bretagne

 

Les pêcheurs vont tenter de s'organiser pour mieux lisser les apports sous criée. Pour le Comité Régional des pêches, ce sont surtout les pratiques de la grande distribution qui sont en cause. "Les équipages sont fatigués d'être les variables d'ajustement d'un marché qui favorise l'importation profitant d'un dumping social malsain", poursuit le communiqué. La lotte à Rungis lors du premier confinement se vendait en moyenne 10 euros le kilo. Un an plus tard, en mars, elle était à plus de 16 euros, sachant que les pêcheurs ont perdu 50% du prix à l'achat. Où vont les 8 euros?"

Olivier Le Nézet appelle à la mise en place d'un "mécanisme de régulation des marges".

Pas d’aides prévues pour les pêcheurs

Au premier confinement, des aides avaient été octroyées et les navires étaient restés à quai. Pour le moment, cette solution n'est pas d'actualité. Les pêcheurs espèrent surtout plus de solidarité des distributeurs et de vigilance de la part des consommateurs concernant la provenance du poisson qu'ils achètent.
Le président de la région Bretagne, Loïc Chesnais-Girard, s'est lui fendu d'un tweet pour encourager le consommateur à acheter du poisson breton. 

 

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