Accusé de viols, proxénétisme et violences conjugales, un ex-restaurateur de Beg-Meil à Fouesnant comparaissait devant la cour d'Assises du Finistère à Quimper depuis le 27 février. Le verdict est tombé ce vendredi 3 mars dans la soirée. Il suit le réquisitoire de l'avocat général qui réclamait 13 ans de prison ferme contre cet homme de 49 ans.
L'ancien restaurateur de Beg-Meil à Fouesnant comparaissait depuis lundi 27 février, devant la cour d'Assises du Finistère pour proxénétisme, viols et violences conjugales sur son ex-compagne. Il est soupçonné de plusieurs viols conjugaux entre 2012 et 2021. Il devait également répondre d'accusations de proxénétisme. Il aurait demandé à son ex-compagne de se rendre dans des logements loués pour des séances tarifées avec des hommes.
Les excuses du prévenu : "Il faut que je me fasse soigner"
Ce matin, vendredi 3 mars, l’avocat général a requis treize ans de prison ferme à l’encontre de l'homme âgé de 49 ans. Il a également demandé cinq ans de suivi socio-judiciaire assorti d'une interdiction d'approcher la victime, son ex-compagne, et de paraître sur la commune de Fouesnant, ainsi que le retrait de l’autorité parentale. Devant la cour, le prévenu a prononcé cette phrase avant les délibérations du jury : "Je réitère mes excuses, il faut que je me fasse soigner".
Durant deux heures, les avocats de la défense ont tenté une fois encore de déconstruire l’image négative de leur client décrit à plusieurs reprises comme un "prédateur manipulateur et monstrueux".
Si l’ancien restaurateur reconnaît "quelques actes de violence" et ne peut nier les faits de proxénétisme, il nie depuis le début le viol sur conjoint qui constitue un crime. La défense s’est donc attachée à pointer les incertitudes de dates et de lieux. "Comment se défendre d’une accusation fantôme où rien n’est prouvé ni dans le temps ni dans les faits" a clamé Me Omez, l'un des deux avocats de la défense.
"Une violence devenue anodine"
Pour le procureur de la République, au contraire, "les faits de viols sont parfaitement constitués et les imprécisions sont le signe d’une violence devenue anodine". Il prend pour preuve cet enregistrement audio réalisé par la plaignante à l’insu de son ex-compagnon. "Un viol en direct, un témoignage rare et précieux" commente-t-il.
Il évoque la cicatrice faite par un coup de poing dans le vagin que la défense explique par "une possible épisiotomie". Le parquet a souligné "le courage" de l’ancienne amie du restaurateur, malgré "l’emprise et les menaces" précisent les avocats de la partie civile.
Le verdict est tombé ce soir peu avant 19h00. Il confirme les réquisitions de l'avocat général. L'ex-restaurateur est condamné à 13 ans de réclusions avec 5 ans de suivi socio-judiciaire et interdiction d'entrer en contact avec la victime. Il a dix jours pour faire appel.
(Avec Claire Louet)