Ils ne sont plus qu’une petite dizaine en France à exercer le métier de nacrier. Parmi eux, Jocelyne Rocher-Jublanc, installée à Audierne dans la Finistère. Elle a accepté de partager sa passion des coquillages.
Enfants, nous avons tous ramassé des coquillages sur les plages. Ils finissaient parfois dans des bocaux sur une étagère et le plus souvent terminaient écrabouillés au pied d’un bureau.
Jocelyne, elle, a continué à arpenter les kilomètres de sable et a fait de sa passion d’enfant son métier. Il y a 20 ans, elle est devenue nacrière.
Dans son atelier-boutique à Audierne, dans le Finistère, on la surprend derrière sa polisseuse. Sous ses doigts et sous la puissance de la machine, la croûte de calcaire d’une huître perlière de Tahiti s’efface pour faire apparaître les reflets irisés.
Une surprise dans chaque coquillage
"Quand on prend une coquille, on ne sait jamais ce qu’on va y trouver, confie Jocelyne Rocher-Jublanc. Certaines seront quelconques, d’autres auront des reflets verts, mauves, gris, mordorés. On ne sait pas ce qu’il y a dessous, c’est la surprise et la magie de la nacre", s’émerveille-t-elle.
Dans le monde, il existe quelque 55 000 sortes de coquillages différents. Mais seuls quarante sont utilisés pour leur nacre. Jocelyne elle en travaille une dizaine. Des ormeaux de l’Ile de Sein, des nautiles de Madagascar, des huîtres de Tahiti. D’autres de ces coquillages arrivent d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud.
10 nacriers en France
Autrefois, avant l’arrivée du plastique, la nacre était très utilisée pour fabriquer les boutons des chemises de nos grands-pères, les dominos ou les éventails. Aujourd’hui, elle sert principalement à la fabrication de bijoux.
"Dans les coquillages, il y a une vie, on peut y voir le soleil, la mer, la montagne, c’est magique. Parfois, on voit des paysages, les gens me disent, je vois telle ou telle chose se réjouit la nacrière. On peut rêver en plongeant notre regard dans la nacre de chaque coquillage."
(Avec Claire Louet)