Le 28 août dernier, Guillaume Divanach découvrait sur l’un des murs de son exploitation à Plonévez-Porzay, des tags comparant son élevage à Auschwitz. Sa réponse : une fresque et deux mains tendues pour plus de dialogue.
Une main tendue vers l’autre, un geste que font chaque jour les agriculteurs pour "Nourrir notre Humanité". C’est avec ces mots et cette fresque réalisée par l’artiste breton Heol que Guillaume Divanach a voulu effacer d’autres propos, plus violentss, tagués sur ce même mur dans la nuit du 28 août dernier.
"Élevage = Nazisme", "Auschwitz n’a jamais fermé", le jeune agriculteur avait été le premier à les découvrir au petit matin et en avait été bouleversé.
"J’ai grandi dans cette ferme, je suis de la 4ème génération. Je suis passionné par mon métier et j’aime mes animaux. C’est l’investissement d’une vie ! Je ne comprends pas comment des gens peuvent réagir de la sorte, en découvrant ces tags, j’en ai pleuré," confit Guillaume Divanach.
Indignation et réactions
Au lendemain des faits, cet acte de vandalisme a provoqué une vague d’indignation au sein de la profession et d’élus parlementaires du Finistère. Attribué à des militants animalistes et végan, il faisait suite à de nombreuses autres agressions et intrusions dans des élevages partout en France. Et il se trouve que le père de Guillaume, Jean-Alain Divanach, est aussi président de la FDSEA 29. "Derrière ces inscriptions injurieuses et à caractère diffamatoire, c’est le syndicat qui est visé", dénonçait-il alors.
Une fresque pour renouer le dialogue ?
Le premier réflexe de Guillaume Divanach a été d’effacer au nettoyeur haute-pression les tags injurieux. Mais voir son exploitation comparée à Auschwitz ne s’oublie pas aussi aisément. Aussi, le jeune agriculteur a eu l’idée de faire dessiner cette fresque pour rappeler le "rôle fondamental" que joue à ses yeux les agriculteurs pour "nourrir notre humanité". Et pour cela, Guillaume Divanach a fait appel à Heol, connu pour la réalisation de fresques urbaines grand format. En acceptant cette commande l'artiste-peintre breton dira vouloir privilégier le dialogue aux condamnations péremptoires et s'en explique :
"On ne crache pas sur la main qui vous nourrit. On peut ne pas être d’accord sur tout, mais ce type d’injures ferme le débat plutôt que l’ouvrir. Tant qu’on ne côtoie pas les gens, les agriculteurs, on ne sait pas ce qu’ils font. Il faut aller à la rencontre des gens".