Finistère. Avec le "Blue wave", ce patron-pêcheur du Guilvinec mise sur la propulsion électrique

Amarré à son port d'attache du Guilvinec, dans le Finistère, la silhouette du Blue Wave en impose. Ce nouveau chalutier hauturier de 22 mètres est à propulsion diesel-électrique. Un hybride dessiné et pensé par Jean-Baptiste Goulard, patron-pêcheur, et son équipage.

"Blue Wave". La vague bleue. C'est ainsi que Jean-Baptiste Goulard a nommé son nouveau bateau de pêche. Un chalutier de 22 mètres pas comme les autres puisqu'il est à propulsion diesel-électrique. Le premier de ce type en France. "Le métier change, dit le patron-pêcheur de 38 ans, la pêche est en pleine mutation. J'ai une flotte vieillissante qui ne répond plus aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux".

Moins énergivore, plus confortable 

Dans le port du Guilvinec, le navire flambant-neuf ne passe pas inaperçu. Jean-Baptiste aurait aimé le construire en France, mais c'est au Maroc que le projet a finalement vu le jour. Pour les équipements, le pêcheur s'est néanmoins tourné vers des entreprises françaises. A l'instar de Barillec Marine qui a supervisé toute l'installation électrique. Dans les cales de ce chalutier hauturier : deux groupes électrogènes "qui produisent l'énergie à bord pour alimenter le moteur électrique" note Olivier Moriceau, responsable d'affaires chez Barillec Marine.


Le navire est plus sûr et plus stable pour les marins, quel que soit le chargement

Jean-Baptiste Goulard, patron du Blue Wave


Ce bateau de pêche hybride va permettre à son armateur de consommer moins de carburant. "On estime les économies à 20 ou 30 %. On utilise l'une ou l'autre des deux sources d'énergie en fonction du besoin. Les gains viennent de là". Moins énergivore mais aussi plus confortable. Car Jean-Batptiste Goulard a mis un point d'honneur à rendre son bateau plus confortable pour l'équipage, améliorant au passage leurs conditions de travail à bord. "Le navire est plus sûr et plus stable pour les marins, précise-t-il, quel que soit le chargement. Les bruits et vibrations sont réduits grâce à la propulsion électrique, à l'isolation des locaux machine. Il y a aussi des cabines indivuduelles qui préservent l'intimité de chacun et favorisent la mixité et l'emploi de femmes marins".  

Un "investissement d'avenir", selon le patron-pêcheur, dont le coût de construction avoisine les 2,5 millions d'euros. "La pêche a une image négative qui est fausse, constate-t-il. Nous, les pêcheurs, nous cherchons à faire évoluer au mieux notre métier. Nous essayons de réduire nos impacts carbonne, notre consommation d'hydrocarbure. Ma génération, et même celle qui suit, ressent ce besoin de défendre ces valeurs environnementales. La mer, c'est notre lieu de travail et nous voulons le protéger".

Première campagne de pêche fin septembre

Epaulé par un cabinet d'architecte, Jean-Baptiste Goulard est parti d'une feuille blanche pour dessiner les plans de son chalutier. Il s'est documenté et intéressé de près à un projet similaire né aux Pays-Bas il y a 6 ans : l'Immanuel. Ce navire est le premier à avoir été équipé de chaluts jumeaux à impulsion électrique. "Je me suis tourné vers eux car cela me plaisait bien et je trouvais cela très innovant"

Le choix du moteur électrique a levé pas mal de contraintes d'aménagement. "Cela a ouvert plein de possibilités, remarque l'armateur finistérien. On n'est plus obligé de placer une machine sur l'arrière ou au milieu du bateau ni de mettre une cale sur l'avant. Là, elle est au centre et cela offre de multiples atouts pour le chargement".

Jean-Baptiste Goulard parie sur l'avenir, sans brûler les étapes. Le Blue Wave va devoir faire ses preuves. Il effectuera sa première campagne de pêche d'ici fin septembre. Un essai grandeur nature pour voir si le chalutier hybride tient ses promesses.
 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité