Grâce aux "10 minutes toutouyoutou", les salariés de Rivalin bien dans leurs charentaises

Depuis presque deux ans, la quinzaine de salariés du fabricant de charentaises implanté à Quimper, l'un des trois derniers en France, s'octroie une dizaine de minutes quotidiennes de sport. Ils les appellent les "10 minutes toutouyoutou". Une respiration, de la bonne humeur, mais également une façon de réduire les problèmes musculaires et les arrêts maladie.

Il est 10h dans les ateliers de fabrication de Rivalin, à Quimper. Margaux Jannes, salarié de l'entreprise, appuie sur la sonnette. Le son retentit dans tous les bureaux et les ateliers. L'heure de la séance de gym a sonné pour la quinzaine de salariés qui stoppent les machines. 

Tout le monde, le patron compris, se rassemble alors dans les ateliers de fabrication des charentaises pour la séance quotidienne d'étirements, sur fond de musique douce. Une séance de sport de 10 minutes, animée chaque jour par la sportive du groupe, Margaux. "On travaille le cou, les poignets, le dos, les épaules, le coude et les chevilles par rapport aux pédales" détaille la salariée. "Les gens apprécient beaucoup ces séances et cela soulage notamment au niveau du dos." 

100 000 charentaises fabriquées par an

Accro à la course à pied, Margaux a été désignée comme référente de ces séances surnommées "les dix minutes Toutouyoutou" qui ont vu le jour au printemps 2022 sous l'impulsion de Vincent Rivalin. Ce dernier a repris l'entreprise familiale en 2018.

L'entreprise, née en 1925, est bientôt centenaire. Dans ses ateliers, on fabrique 100 000 paires de charentaises par an avec des machines qui ont près de 70 ans. "On a un métier très artisanal, très répétitif avec des machines robustes et fatigantes au quotidien", explique le patron de l'entreprise. "On n'est plus que trois fabricants de charentaises en France."

Pour améliorer les conditions de travail de ses salariés, Vincent Rivalin a donc fait appel à une ergonome, Clara Gallou. "Elle est venue pendant trois mois analyser chaque poste, les postures. On a ensuite mis en place des tapis relaxants pour limiter les problèmes liés au dos, ou encore des bouchons adaptés par rapport au bruit des machines." 

Puis dans un second temps, l'ergonome a commencé à mettre en place des étirements. "On a imaginé des séances de posture avec Clara par rapport à chaque poste et à chaque métier" explique Vincent Rivalin. "Puis, j'ai demandé à quelqu'un de prendre le lead pour des séances quotidiennes. C'est Margaux qui a été choisie".  

Des arrêts maladie de plus en plus rares

Un an et demi après leur mise en place, le ressenti est plus que positif au sein des salariés comme en témoigne Margaux. "Cela détend tout le monde et on rigole bien aussi. Tout le monde a le sourire." 

La référente s'est même pris au jeu. Elle a au fil du temps rajouté d'autres exercices trouvés sur internet. "On a même constitué un classeur avec tous les exercices si les gens veulent soulager une zone de leurs corps en particulier."

Aujourd'hui, les résultats sont probants. Les arrêts maladie se font désormais rares dans l'entreprise. "Les personnes qui travaillaient chez mon père ou mon grand-père, ils restaient toute la journée sur le même poste pour faire le boulot. On avait beaucoup d'arrêts maladie liés aux troubles musculosquelettiques avec notamment des tendinites", explique Vincent Rivilin. "Et aujourd'hui, on a beaucoup moins d'arrêts maladie. Cela fonctionne."

Le Meurz café

Et pour favoriser un peu plus l'épanouissement et le bien-être de ses salariés, une fois par semaine, tous les mardis, le réconfort vient après l'effort avec le "Meurzh café", Meurzh comme mardi en Breton. À 10h30, tous les salariés se retrouvent une demi-heure pour partager un café ou un thé. Chaque semaine, un salarié apporte un gâteau. "Une fois la séance de relaxation terminée, on partage un temps tous ensemble. Le mot d'ordre : on parle de tout sauf du boulot," explique Vincent Rivalin.

Un moment de détente et de convivialité visiblement très apprécié par tous les salariés. "On prend le temps de discuter de notre vie. C'est très bien", reconnaît Margaux.