C’est une rave party “d’ampleur”. Autour de 10 000 personnes sont réunies sur l’aérodrome de Pluguffan dans le Finistère. “Des rendez-vous comme ça, il n’y en a pas beaucoup. C’est génial.” Reportage.
“J'ai fait 12 heures de route pour venir”, Timéo est venu de Marseille pour cette free party géante qui se tient sur l’aérodrome de Pluguffan, l’ancien aéroport de Quimper. Un convoi de 2 000 voitures est arrivé sur place entre 4h et 7h du matin. Ce samedi matin 9h, ils étaient plus de 6 000 teufeurs selon les autorités. Ils sont sans aucun doute beaucoup plus car ils ont continué à arriver en continu toute la journée.
“C’est bien le tarmac, il y a de l’espace.”
“Des rendez-vous d’ampleur comme ça, il n’y en a pas beaucoup. C’est génial.” Paul, lui, arrive de Bordeaux. “On est arrivés à midi après de multiples contrôles, nous explique-t-il. Les motards, puis ici les stups, les papiers tout ça. On fait attention donc pas de problème.”
“Le tarmac, c’est génial, se réjouit-il. Comme il pleut, on évite l'embourbement. Je pense que c’est volontaire, c’est pas mal.” La Rave occupe la moitié de la piste de décollage. 12 murs de sons et scènes ont été installés. “C’est bien le tarmac, il y a de l’espace”, décrit pragmatique cette autre jeune fille venue de Normandie pour son anniversaire.
“C’est un mode de vie, une passion.”
“Ici, c’est un tout autre monde”, avance Timéo pour justifier leurs présences ici. “On est des pacifistes. C’est un mode de vie, une passion. Toutes personnes avec des a priori doivent venir ici pour s’en rendre compte.”
Celle qui se fait appeler Neige solaire, est arrivée avec son frère et son père. “Le côté underground donne une adrénaline mais je ne comprends pas que ce ne soit pas légal. On ne fait rien de mal, on écoute de la musique, on danse, on profite.”
“Ce ne sont pas tous de gentils festivaliers.”
L’ambiance “pacifique” et “festive”, n’était pourtant pas au goût du préfet ce midi à la conférence de presse. “Week-end de Pâques ou pas, les services de l’Etat sont toujours là, avance Alain Espinasse. On s’adapte.” Gendarmes, pompiers, hôpitaux de Quimper et Pont l’Abbé, tous les services sont mobilisés pour sécuriser les lieux et empêcher l’arrivée des teufeurs.
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“Ce ne sont pas tous de gentils festivaliers, affirme-t-il, revenant sur l’arrivée des organisateurs de la rave. Les gendarmes avec courage ont essayé de s’opposer. Les premières personnes qui sont passées ont essayé de renverser le camion de gendarmerie. Ils avaient le visage dissimulé et souhaitaient rentrer par la force au besoin.”
“C’est un évènement organisé.”
“On a eu des contacts avec des coordinateurs, explique encore le préfet. Ils ont des infirmiers et des médecins.” Sur le tarmac, nous rencontrons François, de Techno+, une association agréée par l’ARS et par la Mildeca (La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) pour encadrer ce type de rassemblements illégaux.
“On est sur un évènement d’ampleur. On s'organise pour permettre le rassemblement, développe François. On installe un dispositif sanitaire. On a un chill-out, pour que les gens puissent se reposer et prendre de l’espace par rapport au son et à la fête. On a un stand d’information, une tente de réassurance pour les personnes en détresse psychique, un stand de bobologie.” Il affirme être en contact avec les pompiers et la préfecture. Ce samedi matin, ils ont permis de coordonner l’évacuation d’une personne.
Aucune expulsion n’est prévue et la Rave party devrait durer tout le week-end de Pâques.
Reportage avec Catherine Aubaille.