EN IMAGES. La Bretagne, terre de prédilection de la Rave Party ?

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Un reportage d'Antoine Calvez et Vincent Bars ©France 3 Bretagne

Depuis 1992, la Bretagne est une terre d'accueil pour tous les fêtards amateurs de Rave Party. Il y a eu 84 free parties en 2023. La région est un "terreau fertile" pour ce type de fêtes qui prospère pour la plus grande joie de certains et le malheur des autres. Explications.

"Ce sont des enceintes construites à la main avec un plan acoustique. Ce n’est pas juste une caisse en bois avec un haut-parleur." Alors qu'ils sont en train d'installer les 72 caissons de basse, l'organisateur de la 27ème édition des Trans off, une rave party clandestine en marge des Transmusicales, l'affirme : "Rien n'est laissé au hasard".

À lire : "Il faut leur trouver un terrain pour faire la fête sans que ça ne nous nuise." Reportage à la Rave party de Laillé

Plus de 2000 personnes sont attendues sur place. La fête a nécessité 3 à 4 mois de préparation. Stand de prévention et voies d’accès pompiers sont assurés. "L’organisation est millimétrée, ajoute-t-il en se voulant rassurant. Il n’y a pas de hasard. Le site est choisi pour plusieurs raisons. Pour la sécurité, la place et pour le respect des habitants. C’est essentiel."

Généralement, les soirées du collectif "System Zero", rassemblant des passionnés de rave, sont organisées en Bretagne. Une région où elles se sont implantées il y a maintenant 30 ans... 

"La Bretagne est en avant pointe des Rave-Parties"

En 1992, le festival des Transmusicales accueille sa première rave. Les Bretons découvrent alors une nouvelle façon de faire la fête. Mais le coup de cœur entre la Bretagne et ces raves n'est pas le fruit du hasard. Selon Christophe Moreau, un sociologue auteur de "La jeunesse à travers ses raves", la région est un terreau favorable à leur implantation.

"Il y a eu ce mélange entre les jeunes des villes, ces espaces en Bretagne où on pouvait organier des soirées, les Anglais qui arrivaient avec des camions, des traveller’s. Ça favorise cette région, explique-t-il. Ce n’est pas la seule bien sûr car les raves naissent en Île-de-France mais la Bretagne est en avant pointe."

Drogues et fêtes clandestines

Au milieu des années 90, l’arrivée des drogues de synthèse dans ces événements fait naître une méfiance des pouvoirs publics. Des mesures sont mises en place pour limiter ces soirées. C'est ainsi que débutent les raves non déclarées aussi appelées "free party".

"Ils utilisaient tout pour pénaliser les fêtards et pour mettre des amendes, développe Christophe Moreau. Par conséquent, il y a eu un changement. Les soirées n'ont plus lieu dans des centres-villes, dans des lieux jolis et organisés. Tout cela devient trash et clandestin. Du fait même des pouvoirs publics qui ont interdit ce mouvement-là. Ils l’ont rendu clandestin."

 84 free parties en 2023

En 2023, la préfecture a recensé 84 rave parties dans la région dont 38 en Ille-et-Vilaine. Des chiffres importants qui s'expliquent selon l’association de médiation Freeform : "La Bretagne est une région festive, détaille Samuel Raymond, le directeur de Freeform. Il y a énormément de festivals, il y a de grands événements, de grands rassemblements. C’est un champ très large, ça va des fest-noz aux festivals électros, d’Astropolis aux Vieilles charrues."

"Les jeunes de la scène free party ne font que suivre l’exemple de leurs ainés."

Samuel Raymond

Directeur de Freeform

L’association comptabilise une centaine de collectifs en Bretagne.

Des mairies tentent de réguler les Raves

À Bovel, en Ille et Vilaine, une dizaine de rave parties non déclarées ont eu lieu. Le son retentissait parfois pendant plusieurs jours, de quoi déplaire aux habitants. En octobre 2022,le maire de la commune a proposé différentes mesures aux autorités. Comme la mise à disposition de terrains et un nombre défini de raves par secteur.

"Si les gendarmes sont prévenus au lieu de jouer au chat et à la souris toute la nuit, si nous sommes prévenus, si les organisateurs, même en situations illégales, savent qu’ils ne seront pas dérangés, on aura gagné," explique José Mercier, le maire de Bovel.

"Il faut fermer les yeux sur certaines choses mais il faut que chacun s’y retrouve. Les forces de l’ordre, les maires des communes mais aussi les jeunes qui vivent à une époque où ils ont besoin de se défouler."

José Mercier

Maire de Bovel

L’expérimentation de ce dispositif a duré 6 mois mais rien ne dit qu'elle sera prolongée.

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