Sa victoire face à Richard Ferrand dans la 6e circonscription du Finistère a sonné comme un coup de tonnerre politique. Investie par la NUPES, Mélanie Thomin s'est emparée du fief du président de l'Assemblée nationale. Au lendemain de ce dimanche d'élections, l'enseignante de 38 ans garde la tête froide. La toute nouvelle députée socialiste est déjà au travail.
Inconnue du grand public il y a encore quelques semaines, Mélanie Thomin réussit un double tour de force dans la 6e circonscription de Carhaix-Châteaulin. La toute nouvelle députée socialiste, investie par la NUPES pour ces élections législatives, a balayé Richard Ferrand, dans un fief qu'il tenait depuis 2012.
Une victoire d'une courte tête - 804 voix séparent les deux adversaires - mais une victoire quand même dans ce centre-Finistère que beaucoup croyaient acquis à celui qui cède aussi sa place au perchoir de l'Assemblée nationale.
La jeune femme est également la seule élue de la NUPES dans le département.
"Beaucoup de responsabilités"
Au lendemain de sa victoire, Mélanie Thomin est déjà au travail. Elle s'apprête à rejoindre Paris, dès ce mardi, pour une rentrée avec son groupe politique. Agée de 38 ans, cette enseignante de Français dans un lycée de Quimper mesure l'impact de son élection, à l'échelon national. Faire tomber Richard Ferrand, fidèle parmi les fidèles d'Emmanuel Macron, ce n'est pas anodin, sur un plan politique.
Elle mesure mais elle garde les pieds sur terre. "Cette victoire, c'est beaucoup de responsabilités, dit-elle. Nous le savons. Les sujets abordés pendant la campagne sont des sujets graves. Nous représentons des habitants qui ont de grosses attentes par rapport au travail que nous allons mener pendant cinq ans".
Elle s'amuse aussi de cette étiquette de "novice en politique" que "certains médias" lui avaient collée avant le premier tour. "Dans notre équipe, précise Mélanie Thomin, nous sommes des militants aguerris, des élus locaux également".
Elle-même est conseillère municipale à Hanvec depuis 2020. Cette fille d'un père retraité de la fonction publique territoriale et d'une mère employée de mairie a fait ses classes dans les rangs du parti socialiste où elle a notamment bataillé aux côtés de Chantal Guittet, Jean-Jacques Urvoas ou encore... Richard Ferrand, avant qu'il ne quitte le PS pour La République en marche en 2016.
Je porterai au sein de l'Assemblée nationale les problématiques du quotidien
Mélanie Thomin, députée de la 6e circonscription du Finistère
La députée de la 6e circonscription du Finistère l'a dit au soir du 2e tour de ces élections législatives : elle veut défendre "la voix des classes populaires et moyennes. Ce territoire mérite tant, déclare-t-elle. J'y vis avec ma famille et je souhaite ardemment mettre ces cinq années de mandat au service des habitants. Je porterai au sein de l'Assemblée nationale leurs problématiques du quotidien".
Celle qui a reçu le soutien du président de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, pendant la campagne de l'entre-deux-tours, compte s'intéresser plus particulièrement à l'accès à la santé pour tous dans les territoires ruraux, au désenclavement des territoires, ainsi qu'à l'accès aux services publics et à l'accompagnement du monde agricole dans les transitions environnementales face à l'urgence climatique.
Quand on lui dit qu'elle est devenu le symbole de la gauche dans le département et au-delà de ses frontières, elle sourit. Pour elle, l'important est ailleurs.