Avec la victoire d'Isabelle Assih ce 28 juin au second tour des élections municipales, Quimper bascule à gauche et met une femme pour la première fois à la tête de la ville. Une femme "chaleureuse, humaine et sensible" disent ses proches.
"Isabelle, elle est dans la vie comme on l'a vue pendant la campagne : souriante, avenante, à l'écoute des autres". Catherine Pons a fait la connaissance d'Isabelle Assih sur les bancs du lycée Brizeux, à Quimper. Les deux jeunes filles sont en seconde. Elles ne se quitteront plus. "Au lycée, dit encore son amie, elle était déjà brillante"."Une battante"
Issue d'une famille de militants de gauche - ses parents ont été membres du parti communiste -, la nouvelle maire de Quimper montre, très tôt, une appétence pour les causes à défendre. "Je me souviens, on était en première, raconte Catherine Pons, et il y avait la mobilisation contre la loi Devaquet. Nous, avec les copains, on a manifesté à Quimper. Isabelle, elle, elle est allée à Paris".
Aux paroles, Isabelle Assih préfère les actes. "Elle n'était pas du genre 'grande gueule' en classe, plutôt dans l'action. C'est une battante".
Elle s'inspire de ce qu'elle voit, de ce que les gens lui confient et elle s'applique à faire la relation entre ses valeurs et comment les traduire dans les politiques publiques.
Battante, c'est aussi de cette manière que Nathalie Sarrabezolles voit Isabelle Assih. La présidente du Département du Finistère a découvert la femme politique quand celle-ci est devenue conseillère départementale. "Quand on est une femme en politique, il faut même être encore plus battante. Et ça, elle le porte. Ses principales caractéristiques sont la sincérité et la loyauté. C'est une femme qui s'est engagée car elle croit qu'elle peut faire bouger les choses. Elle accepte de discuter, de cheminer.".
"Une amie sur qui on peut compter"
Isabelle Assih a très vite annoncé la couleur pendant la campagne des municipales : elle, maire de Quimper, cela signifierait aussi un changement de méthode dans la gestion de la ville. "Plus de transparence et une démocratie locale plus participative" précisait-elle. "Elle a vraiment envie d'améliorer la vie des gens" remarque Nathalie Sarrabezolles.
Même constat pour Catherine Pons qui ajoute : "elle se démène uniquement dans l'intérêt des habitants". Et de préciser : "quand elle m'a dit qu'elle allait se présenter aux municipales, pour moi, c'était une évidence. Avec les amis, on a eu un peu peur qu'elle se fasse broyer par cette machine politique, on lui a dit de faire attention. Mais elle est consciente de tout cela. Isabelle, elle est dans la vraie vie, avec son mari et ses enfants. Et c'est une amie sur qui on peut compter".
Première femme maire de Quimper
En l'emportant face au maire sortant de droite Ludovic Jolivet ce 28 juin, Isabelle Assih fait d'une pierre deux coups : elle remet Quimper à gauche et devient la première femme maire de la ville. Cette mère de cinq enfants, ancienne professeure des écoles devenue psychologue scolaire, est très attachée à l'égalité des chances et "à l'inclusion de toutes et tous dans la vie sociale et citoyenne".
Le sens des autres, elle le montre jusque dans ce post qu'elle publie sur Facebook. Un simple "merci" dans un sourire rayonnant :
Cette victoire, on la mérite. Ce fut une campagne intense que j'ai vécue avec bonheur
Transition sociale, démocratique et écologique : voilà le socle de son projet pour Quimper. En réalisant l'union de la gauche dès le premier tour de ces élections municipales, Isabelle Assih est restée fidèle à cet esprit collectif qu'elle cultive depuis longtemps. "Depuis toujours même, confie son mari, Lala Assih. Isabelle, elle aime l'autre. C'est une bosseuse et une femme de convictions". Et de conclure en souriant : "elle appartient aux Quimpérois maintenant !"