"Il faut inventer une démocratie plus directe", "je me sens plus écologiste que Monsieur Theurier", "Saint-Brieuc est une fête", "ils ne représentent rien". Quelles sont les phrases qui ont marqué cette soirée électorale ? Gagnants ou perdants, les réactions sont vives. Morceaux choisis en vidéos.
L'abstention fait réagir
Le premier point important à retenir de ce nouveau passage aux urnes est la très forte abstention. Les rennais particulièrement ne se sont pas déplacés en nombre. Nathalie Appéré (PS) remporte une victoire nette mais son opposante Carole Gandon (LREM) ne manque pas l'occasion de rappeler la faible participation à ce suffrage local.
Les Rennais se sont massivement abstenus, c'est un échec collectif qui doit nous questionner pour les années qui viennent.
L'abstention a été fortement commenté. Gilles Pennelle (RN) fustige les résultats de cette élection et du résultat de Madame Appéré. "Madame Appéré est élue par un rennais sur cinq, un électeur rennais sur cinq."
C'est très inquiétant, et cela pose une vraie question : quelle est la légitimité de ces maires. Ils ne représentent plus rien.
Pour terminer sur ce thème de l'abstention, Matthieu Theurier (EELV), qui a fait alliance pour la victoire à Rennes, parle lui de vote citoyen tout au long du mandat.
Il faut trouver les moyens pour que cela change et inventer une démocratie plus directe.
Les perdants ne mâchent pas leurs mots
Brest reste entre les mains de François Cuillandre (PS). Une nouvelle fois, Bernadette Malgorn (LR) échoue à décrocher le fauteuil de maire. Ce deuxième tour, sous fond de Covid, a été différent. Les élus locaux en poste ont bénéficié d'une visibilité renforcée. Bernadette Malgorn va plus loin dans son (res)sentiment.
Il a fait de la communication, de la presse nationale. Il a fait un numéro spécial du bulletin municipal sans donner la parole à l'opposition, bien entendu. Il a utilisé les moyens de la collectivité pour faire de la communication politique à son profit.
La défaite est amère à Pontivy. Marie-Madeleine Doré-Lucas s'est montrée extrêmement décue. Elle s'est à nouveau demandée "quel est le programme de Christine Le Strat à ce jour".
Un mandat de 6 ans pour rien, et un autre mandat de 6 ans pour rien. Je suis triste pour les Pontiviens et Pontiviennes. Aucun projet pour le territoire.
Une surprise a eu lieu à Morlaix. Agnès Le Brun laisse le fauteuil à son opposant de gauche, Jean-Paul Vermot. A l'issue de ce scrutin, Agnès Le Brun a parlé de "conjonction d'usure de mandat, d'une campagne très très idéologique, loin de la démocratie locale". Agnès Le Brun s'interroge sur l'avenir de sa ville.
Je ne suis pas locataire de ma ville, je ferai ce que j'ai à faire. Ce qui m' intéresse c'est l'avenir de cette ville que j'ai aimée et servie pendant plus de 10 ans.
A Saint-Brieuc, Richard Rouxel, le candidat centriste, pensait incarner le renouveau avec une liste composée exclusivement de têtes nouvelles. Il estime avoir aussi avoir été victime de l'abstention. "Notre électorat ne s'est pas mobilisé".
Nous n'avons pas su convaincre de la sincérité de la démarche d'alliance, qui nous paraît évidente autour d'un projet partagé.
Alors qu'ils se sont emparés de plusieurs grandes villes françaises, les écologistes n'ont pas réussi à ravir de villes majeures en Bretagne. Sur notre plateau, Florian Bachelier de La République en marche, a revendiqué être plus écologiste que les candidats verts alliés au PS à Rennes. Pour le député d'Ille-et-Vilaine et premier questeur de l'Assemblée nationale, l'écologie n'est pas une étiquette politique.
Je suis écologiste, et je ne suis pas EELV, et je défend notre bilan au sein de la majorité LREM de l'Assemblée nationale. Je me considère plus écologiste que monsieur Theurier ou madame Zamord (candidats EELV à Rennes, Ndlr).
Pour les gagnants la victoire est belle
L'émotion est palpable après cette victoire pour Fabrice Loher. Lorient passe à droite, une vraie surprise en Bretagne. Pour sa quatrième tentative, l’ancien opposant de Jean-Yves Le Drian, puis de Norbert Métairie a enfin réussi à faire basculer la ville. Lorient était dirigée par les socialistes depuis 1965.
Une grande fierté. J'ai conduit une liste qui va au delà de la droite et du centre, une liste de Lorientais. Je suis très fier ce soir.
Lorient à droite, Saint-Brieuc à gauche. Hervé Guihard exprime sa joie et son envie avec sa liste, intitulée "Réinventons l'espoir", incluant notamment PC, PS, Génération.s, EELV et UDB, d'avancer et de construire l'avenir de la ville mal aimée.
Notre projet, il est écologique, nous sommes dans l'air du temps d'une population qui veut que l'on respecte les gens, l'environnement, tout en étant créatif.
Rennes et Brest, deux bastions socialistes qui résistent. Paul Molac donne son analyse. Le conseiller régional de Bretagne voit une gauche qui fait plutôt de bons résultats en Bretagne lorsqu'elle se présente unie.
La gauche aujourd'hui, ce n'est pas seulement le PS, le PC, et les radicaux. C'est aussi les écologistes et les régionalistes.