En Bretagne, la gauche prend plusieurs villes mais perd Lorient. Le PS a arraché plusieurs villes à la droite ce dimanche en Bretagne au second tour des municipales et conforté ses positions à Rennes et à Brest.
Rennes
Dans la capitale bretonne, Rennes, dirigée par les socialistes depuis 1977, la maire sortante Nathalie Appéré, alliée à l'écologiste Matthieu Theurier (25,59% au premier tour), l'emporte facilement pour un deuxième mandat avec 65,35% des voix, sur fond d'abstention massive (68,32%).La candidate LREM Carole Gandon arrive 2e avec 17,49%, suivie du candidat divers droite Charles Compagnon avec 17,15%.
Notre ville est aujourd'hui à l'avant-poste, au niveau national, d'une force sociale-écologiste sur laquelle il faudra compter dans les prochaines années
Mme Appéré salue les victoires "de la gauche bretonne à Brest, Quimper, Morlaix et Saint-Brieuc".
Aujourd'hui, beaucoup la voient ministrable, même si elle a toujours dit ne pas être intéressée. Depuis le début de la crise sanitaire, elle a été en première ligne réunissant ses équipes autour d'une cellule de crise.
Brest
Bastion de la gauche depuis 30 ans, le maire socialiste François Cuillandre, 65 ans, qui briguait un 4e mandat, est lui aussi réélu avec 49,69% des voix, après son alliance avec l'écologiste Ronan Pichon (15,73% au premier tour). L'ancienne préfète Bernadette Malgorn (divers droite) arrive deuxième avec 36,41%, devant Marc Coatanea, passé du PS à LREM, qui ne récolte que 13,89%.Dans cette triangulaire qui l'opposait à la candidate divers droite Bernadette Malgorn et au candidat LREM Marc Coatanéa, l'élu socialiste a donc eu le dernier mot.
Saint-Brieuc
A Saint-Brieuc, où la majorité municipale était partie en ordre dispersé au premier tour, c'est la liste d'Hervé Guihard (PS-PCF-EELV) qui remporte la victoire (55,06%) dans cette ville tenue par la droite depuis 2001.La maire sortante Marie-Claire Dourion (UDI) ne se représentait pas.
A Saint-Brieuc, l'un des enjeux est de restaurer la réputation de la ville. En effet, la capitale des Côtes d’Armor souffre d’une image peu attractive. Avec un centre-ville qui perd ses commerces et des entreprises qui rechignent à s’y installer, Saint-Brieuc peine à réaliser son potentiel.
Quimper
A Quimper, le maire sortant Ludovic Jolivet (Agir, centre droit), candidat à un deuxième mandat, ne recueille que 39,53% des voix, nettement devancé par la conseillère départementale socialiste Isabelle Assih à la tête d'une liste d'union PS-PCF-PRG, qui obtient 51,24% des voix.Isabelle Assih, première femme maire de Quimper. A l'annonce du résultat, Isabelle Assih ne cache pas son émotion. "C'est une très grande joie, dit-elle, je suis sous le coup de l'émotion. Cette victoire est collective et marque un changement de méthode".
Morlaix
A Morlaix, la gauche renoue avec la victoire dans la ville de l'ancienne ministre socialiste Marylise Lebranchu: Jean-Paul Vermot (PS-EELV) l'emporte avec 54,95% des voix contre la maire sortante Agnès Le Brun (divers droite) qui sollicitait un 3e mandat.C'est le socialiste Jean-Paul Vermot qui remporte le duel à Morlaix qui l'opposait à Agnès Le Brun, la maire divers droite qui briguait un troisième mandat. Il a réussi à s'imposer avec 54,95% des voix.
Lorient
A contre-courant de cette tendance régionale, Lorient passe à droite après plus de 55 ans dans l'escarcelle socialiste. Le candidat divers droite Fabrice Loher a remporté une victoire surprise, à la faveur d'une quadrangualaire, dans le fief du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, dirigé par les socialistes depuis 1965.Chef de l'opposition au conseil municipal, M. Loher est arrivé en tête avec 35,34% des voix, passant devant le candidat écologiste Damien Girard (32,83%), arrivé en tête au premier tour avec une liste PS-PCF-EELV. La gauche était divisée, le maire sortant Norbert Métairie (PS), qui ne se représentait pas, soutenant son adjoint à l'urbanisme Bruno Blanchard (DVG), arrivé troisième (19,55%).
L'adjoint à l'Environnement Laurent Tonnerre (LREM) arrive quatrième (12,27%) malgré le soutien de Jean-Yves Le Drian, maire de Lorient de 1981 à 1998.
La persévérance d'un homme a payé. A 53 ans, il décroche donc les clés de la cité portuaire, fief socialiste depuis 1965, ville de Jean-Yves Le Drian (1981-1998), après trois candidatures malheureuses aux municipales en 2001 (liste UDF-RPR-Démocratie Libérale), 2008 et 2014.