Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreuses villes excentrées, parfois en manque d’attractivité, multiplient les opérations de séduction pour attirer des Parisiens ou des habitants de grandes métropoles. Dans le Finistère, Quimper Cornouaille tente sa chance sur la plateforme "Paris je te quitte" pour faire face aux difficultés de recrutement.
Quitter la capitale ou les grandes métropoles pour trouver une meilleure qualité de vie : c’est l’envie de nombreux citadins depuis la crise sanitaire. Et cela tombe bien. De nombreuses villes mettent les bouchées doubles pour les attirer. C’est le cas de Quimper (Finistère) qui vient de s’inscrire sur la plateforme "Paris je te quitte".
Attirer des actifs
Économie en pleine expansion, emplois, sable doré… La Cornouaille vend ses atouts à ceux qui les ignoreraient encore.
Objectif : attirer des actifs pour répondre aux difficultés de recrutement. “Notre région connaît aujourd’hui une forte attractivité en termes de foncier et d’immobilier pour les retraités et les touristes”, explique Marc Andro, le vice-président de Quimper Cornouaille. “Ce que nous souhaitons, c’est une attractivité productive, y compris en termes de service sur le territoire national et international, avec des actifs qui s’implantent sur le territoire.”
Nous ne sommes pas une métropole, ni une région avec une diversité très forte. Donc il nous faut faire un effort plus particulier pour attirer et donner une image d’activité industrielle, avec nos nombreuses PME et PMI.
Marc Andro, vice-président de Quimper Cornouaille
"Compléter avec des talents venus d’ailleurs"
Grâce à la plateforme "Paris je te quitte", spécialisée dans l’accompagnement des citadins de grandes villes qui rêvent d’exil, Quimper peut ainsi faire la promotion de son cadre de vie.
Métiers dans le domaine du paramédical, de la fonction publique, ou encore de l'ingénierie. De nombreuses entreprises de la région embauchent à tour de bras, à l’instar d’Entech smart energies, spécialisée dans les énergies renouvelables. Depuis son entrée en Bourse en octobre 2021, la société basée à Quimper a ouvert 45 postes. Seuls dix ont été pourvus pour le moment.
“On recherche des ingénieurs, techniciens d’étude, chefs de projet, câbleurs ou encore des électriciens”, précise Laurent Meyer, co-fondateur d’Entech smart energies. “Il y a des talents natifs en Cornouaille. Mais ça ne suffit pas à cause de la tension sur certains métiers. Il faut nous réinventer et compléter nos équipes avec des talents venus d’ailleurs.”
Vu la croissance que l’on a devant nous, il y a des carrières qui vont pouvoir évoluer vers différents métiers, soit plus pointus techniquement soit vers du management. Ça renforce notre attractivité.
Laurent Meyer, co-fondateur d’Entech smart energies
Changer d'air
C’est le cas d’Antoine Boursicot. Ce trentenaire vient à peine de poser ses valises à Quimper, pour devenir ingénieur dans la société. Après un début de carrière à Paris et un passage en Afrique, en Amérique du Sud et aux Etats-Unis avec sa compagne, ils ont eu envie de changer d’air. “En quittant Paris, on ne savait pas où atterrir. Notre vie à l’étranger nous a donné envie de partir de la capitale.”
Ce Breton d’origine ne pensait pas revenir s'installer dans la région. “En toute honnêteté, je n’avais pas Quimper en haut de ma liste. Mais quand l’opportunité s’est présentée, on a franchi le pas.”
Ce qui nous a fait partir, c’est de voir nos amis quitter Paris, avoir des enfants, et finalement toutes les activités qu’on avait à Paris se sont réduites. Il y a un temps pour tout.
Antoine Boursicot, ingénieur à Entech smart energies
Même sentiment pour Raphaël Gommendy, originaire de la région parisienne et ingénieur à Entech smart energies depuis juin 2021. “J’étais surpris de trouver une entreprise de cette qualité là en Cornouaille” confie-t-il. “Une super opportunité professionnelle et une super qualité de vie, c’est jackpot !”