Solidarité. C'est quoi cette "heure civique", mise en place dans le département du Finistère

Le Finistère est le troisième département français à lancer sur son territoire "l'heure Civique". Les villes de Concarneau et Pleyben sont les premières à rentrer dans ce dispositif initié par le créateur de la Fête des Voisins. Les citoyens sont invités à offrir une heure de leur temps chaque mois pour une action de solidarité dans leur entourage, ou pour aider un ancien.

"L'heure civique" est une plateforme solidaire. On la doit à Anatase Périfan, élu du XVIIe arrondissement de Paris, qui, via l'Association Voisins Solidaires, était déjà à l'origine de la Fête des Voisins.
L'idée de toutes ces initiatives : le renforcement des solidarités de voisinage en complémentarité des solidarités familiales et institutionnelles. Après la Vendée et la Charente-Maritime, c'est au tour du Finistère de se mettre à l'"heure civique". 

Deux villes du Finistère, Concarneau et Pleyben, sont les premières dans le département à proposer à leurs habitants de participer à l'heure civique. La démarche a été lancée au début du mois de mars via le conseil départemental. Déjà une centaine de particuliers a décidé de passer le cap et d'enfiler, le temps de leur mission, les gilets bleus des volontaires.

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Créer du lien

Amélie Caro, maire de Pleyben, 3 650 habitants, a tout de suite été séduite par l'opération. "Tous les ans, les élus distribuent des cadeaux pour Noël dans les EPAHD. Les résidents sont ravis, mais beaucoup nous disent avoir peu de visites. Il y a une vraie demande et de l'autre côté, nous avons des habitants qui ont du temps libre et qui ne savent pas toujours comment faire pour aider !"

Un habitant sur deux à Pleyben est arrivé sur la commune il y a moins de dix ans. Ce sont souvent des retraités en quête d'engagement. Nous avons aussi une soixantaine d'associations et un bassin de vie très actif. L'heure civique va nous permettre de recenser les besoins individuels et de mettre en contact les volontaires avec les personnes à aider. On peut imaginer des actions envers les anciens, mais aussi pour l'aide au devoir.

Amélie Caro

Maire de Pleyben

Dans un second temps, la mairie va se tourner vers les 1 200 scolaires, de la maternelle au bac, afin de créer du lien intergénérationnel.

La plateforme numérique finistere.lheurecivique.fr permet en effet à chacun de s'engager afin de lutter contre l'isolement des seniors et dans le cadre du plan Bien vieillir. Un concept simple : les citoyens sont invités à offrir une heure de leur temps par mois pour une action de solidarité en faveur d'un voisin de leur quartier ou pour aider un aîné en s'inscrivant sur le site.

"La majorité des seniors fait le choix de rester vivre chez soi et près de 11 000 Finistériens âgés sont accompagnés par des services d'aides à domicile" explique le président du Cnseil Départemental du Finistère. "Pour autant, afin de bien vieillir, ils ont besoin de ne pas se sentir isolés grâce à des activités de loisirs ou de rencontres. Ils ont besoin d'aide pour leurs déplacements et pour les démarches administratives. Autant de petits actes du quotidien qu'un voisin peut aider à réaliser".

L'entraide, c'est l'affaire de tous 

L'idée a germé il y a deux ans, lors des confinements et du début de la crise économique, partant du constat que les plus fragilisés étaient souvent isolés et inquiets, et qu'il suffisait parfois d'une visite à domicile ou d'un petit coup de main d'un voisin pour redonner le moral à ces personnes parmi lesquelles de nombreux aînés. Le principe de l'Heure civique voit ainsi le jour.

L'initiative est saluée par les acteurs sociaux, notamment les CCAS (Les centres communaux d'action sociale). "Partout sur nos territoires, les CCAS œuvrent pour venir en aide à nos administrés les plus fragiles, les volontaires de l'Heure civique seront une force complémentaire aux travailleurs sociaux et aux bénévoles déjà acteurs sur le terrain au quotidien" se félicite Patrice Person, Président de l'Union départementale des CCAS du Finistère. 

"C'est aussi une question de santé publique et de santé mentale pour nos anciens. Ils ont besoin d'actes de générosité en complément des actions publiques. Dans le Finistère, nous allons prochainement rencontrer d'autres communes désireuses de nous soutenir. Il y a un très bel élan" conclut Anatase Périfan.

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