Deux infirmières libérales ont fondé une maison partagée pour personnes âgées indépendantes, dans une station balnéaire du Nord-Finistère, à Plougonvelin. Ce week-end, les candidats pouvaient venir visiter les lieux afin de s'y projeter.
"Nous en avions marre de voir nos anciens mal vieillir. C'était un crève-cœur". La maison partagée pensée par Vanessa Le Gléau et Valérie Le Pennec, infirmières libérales sur la commune de Plougonvelin, accueille des personnes âgées, sans critères d'âge, ni de genre.
L'unique condition ? Que les locataires soient indépendants "psychologiquement", mais pas forcément physiquement. La maison, de plain-pied, est entièrement aux normes pour des personnes à mobilité réduite.
C'est un peu le monde des bisounours mais c'est ce que nous voulons pour nos anciens
Vanessa Le GléauInfirmière libérale à Plougonvelin
Les chambres ne se ressemblent pas, "les couleurs sont différentes afin de ne pas uniformiser les pièces comme en maison de retraite", justifie Vanessa Le Gléau.
Vanessa Le Gléau et Valérie Le Pennec connaissent bien les personnes âgées "du coin". Elles ont été témoins de la difficulté de certaines d'entre elles à vivre seules.
Dans les milieux ruraux comme ici, les anciens ont parfois vécu toute leur vie dans la même maison. Donc c'est difficile pour eux de la quitter
Vanessa Le GléauInfimière libérale à Plougonvelin
Au total, huit résidents peuvent emménager dans cette maison. Deux adhérents, un homme de 88 ans et une femme de 75 ans, y vivent déjà. Ainsi six chambres restent à pourvoir.
"Les candidats peuvent venir visiter la maison en amont, afin de s'y projeter et pourront emménager à partir du 4 avril prochain si leur dossier est retenu." Selon la co-gérante, les demandes sont nombreuses. "Le premier arrivé sera le premier servi, en sachant qu'une personne habitant sur Plougonvelin sera sûrement privilégiée".
Un suivi individualisé à 2 200 euros le mois
"Nous souhaitons que le personnel connaisse par cœur chaque résident, tient à préciser Vanessa Le Gléau. C'est pour cela que nous n'employons pas de prestataires extérieurs, afin d'éviter le turnover" (NDLR: de renouvellement permanent des effectifs).
Du lundi au vendredi, une gouvernante s'occupe de la cuisine et de l'intendance de 9 à 15 heures. Une auxiliaire de vie se charge également d'accompagner les résidents dans leur quotidien, "s'ils ont besoin de sortir faire des courses ou s'ils souhaitent discuter, tout simplement".
Vivre dans une maison comme celle-ci revient à 2 200 euros en pension complète, sans compter les aides de l'Etat. "Tout est inclus : nourriture, loyer et même le journal papier !".
Les professionnels n'ont pas vocation à rester veiller sur les locataires la nuit. "En cas d'urgence, les résidents ont une téléalarme, informe Vanessa Le Gléau. Ils peuvent également compter sur leurs copains-copines".
Les résidents qui tomberaient gravement malades et dont les jours seraient comptés, pourront rester "jusqu'à la fin de leur vie" dans la maison partagée. "En revanche, si le vivre-ensemble n'est plus possible pour une raison médicale alors nous redirigerons le locataire vers une maison de retraite adaptée".
Valérie Le Pennec et Vanessa Le Gléau ont créé ensemble "La maison les Beaux Jours" il y a trois ans. "Ce n'est pas la solution miracle mais ça reste une belle solution pour nos anciens."