Depuis une vingtaine d'années, les villes du littoral réalisent des campagnes de stérilisation des oeufs de goélands argentés. A Saint-Malo en Ille-et-Vilaine ou à Douarnenez dans le Finistère, les opérations sont désormais menées à l'aide de drones.
C'est un drôle d'oiseau à hélices qui sème la pagaille dans le ciel douarneniste. La campagne de stérilisation des œufs de goélands argenté, espèce protégée, se fait par drone depuis deux ans. De l'huile végétale est pulvérisée sur les nids, sans risque pour les opérateurs et avec une grande précision.
On a des toits très fragiles comme ceux en fibrociment sur lesquels on ne peut pas intervenir. Avec les drones, on va pouvoir diffuser cette huile pour bloquer les échanges gazeux de l’œuf et empêcher le développement de l'embryon. Avec ce traitement, on a 90% de réussite.
300 nids sont traités cette année, impérativement avant la naissance des poussins. Deux passages à un mois d'intervalle, car le goéland est capable de pondre une deuxième fois pour remplacer un oeuf sans vie, déplacé ou cassé.
Les interventions se font sur demande des propriétaires, riverains ou entreprises, après enregistrement en mairie. À Douarnenez, la cohabitation est parfois difficile.
Ce couple confirme : " C'est plus la saleté que le bruit qui nous dérange. Le bruit, on s'habitue mais leurs déjections sur les façades et les voitures, c'est effrayant. On est envahi par ces bestioles !"
Depuis plusieurs années, les goélands désertent en effet leur milieu naturel pour s'installer en ville où ils trouvent facilement le gîte et le couvert. La campagne de comptage qui a lieu tous les dix ans se termine. Elle permettra de vérifier la démographie réelle de ces oiseaux.
Comme les goélands s'urbanisent, ça laisse croire que leur population est toujours aussi florissante. C'est un effet trompeur. Les gens ont l'impression qu'ils sont toujours aussi nombreux alors que dans les îles, il y en a beaucoup moins.
L'objectif est de contenir l'espèce dans les villes sans la mettre en danger. Une gestion difficile pour le goéland argenté qui dans quelques années pourrait majoritairement nicher sur les toits des villes bretonnes.