Stéphane Guézingar a ouvert une école de trail à Quimper, la première en Bretagne. Cet adepte de la course à pied est un conseiller précieux pour qui se lance dans cette discipline ardue. Il y a des choses à savoir avant de chausser ses baskets pour avaler les kilomètres en pleine nature.
Courir fait partie de sa vie depuis une quinzaine d'années. Stéphane Guézingar en a usé des semelles, sur les routes. Il a même quelques marathons à son actif. En 2018, il décide de lâcher le goudron pour les chemins caillouteux et pentus du trail. Mieux : il a ouvert une école de trail à Quimper, la première du genre en Bretagne. "J'en avais marre de la route, des circuits linéaires, dit-il. Alors, je me suis lancé et maintenant, j'encadre ceux et celles qui ont envie de pratiquer cette discipline".
"Par tous les temps, on y va"
Une dizaine de trailers du sud-Finistère se retrouve ainsi une fois par semaine, le mardi soir, pour des sessions de travail. "J'ai cherché à fédérer une communauté autour d'un sport que l'on ne retrouve dans aucun club, souligne Stéphane. Les gens viennent soit pour du loisir soit pour de la compétition".
Pour courir l'esprit serein et sans trop se faire mal, le trailer quimpérois prodigue conseils et astuces, s'appuyant sur la formation qu'il a reçue du côté de Saint-Etienne, "auprès de plusieurs entraîneurs français". Son école fonctionne toute l'année, hors période des vacances scolaires.
A sa création en 2020, Stéphane Guézingar avait eu l'idée d'ouvrir l'apprentissage aux enfants. "Je voulais tester. Ça n'a pas vraiment accroché, précise-t-il. C'était compliqué". Aujourd'hui, l'école n'accueille plus que des adultes adeptes de cette discipline de pleine nature. "Par tous les temps, été comme hiver, de la pluie, pas de pluie, on y va".
Les cinq choses à savoir sur le trail
On ne devient pas trailer du jour au lendemain sans préparation. Ce sport, de plus en plus en vogue en Bretagne, soumet le corps à des efforts intenses. Savoir courir, c'est une chose. Savoir courir sur des sentiers côtiers, des routes forestières, des chemins de terre en est une autre. "Mais cela s'apprend très vite" note Stéphane Guézingar qui pointe les cinq choses à avoir en tête (et dans les jambes) avant de partir à l'aventure.
1 - La technique ou l'art de s'adapter au terrain
"C'est la base" annonce le trailer quimpérois qui rappelle que le trail, "c'est d'abord doser ses appuis en fonction du terrain". Par exemple, en descente, "il faut faire des petits pas rapprochés pour limiter les risques de chute". Les variations constantes du sol impliquent également d'avoir tous ses sens en éveil. "Contrairement à la route où la surface est lisse et uniforme, le trail impose de bien observer son environnement. Il y a des cailloux, des racines, des dévers, selon l'itinéraire choisi".
2 - La préparation physique pour tenir la distance
Renforcer les muscles de son corps, autre paramètre essentiel, "pour ne pas subir les aléas du terrain et réduire les risques de blessure" selon Stéphane Guézingar. Muscler ses abdos, ses cuisses, pour tenir la distance, est vivement conseillé. Sans oublier son dos, "qui travaille aussi beaucoup, d'autant plus quand on doit porter un sac".
3 - Le cardio sinon rien
Sans un cardio solide, le trail peut vite devenir un chemin de croix. "A l'entraînement, indique Stéphane Guézingar, on alterne les séances où l'on court vite et moins vite". Un travail physiologique fractionné pour renforcer le muscle cardiaque et augmenter son endurance à l'effort.
4 - La gestion de l'effort pour ne pas finir au ralenti
Comme pour la course sur route, les distances des trails sont variables. Les plus courts oscillent entre dix et quinze kilomètres. Les plus longs, les ultra-trails, peuvent aller jusqu'à 200 km. Alors autant dire que la gestion de l'intensité de l'effort s'avère cruciale. Dans le monde du trail, on appelle cela le "pacing". "Sur route, on peut se fier au chrono, à son allure. Avec le trail, il faut faire confiance aux sensations physiques, comment on ressent notre corps à l'instant T" souligne Stéphane. Un départ trop rapide, une montée avalée trop vite et c'est l'épuisement assuré !
5 - Un mental d'acier
"Il faut se projeter positivement sur l'épreuve" assure le trailer de Quimper. Et visualiser mentalement le parcours, "tout en restant connecté à son état physique du moment". Stéphane Guézingar ajoute que cette préparation mentale est "indispensable". Dans l'école qu'il dirige, la tête et les jambes sont étroitement liées. "De toute façon, dit-il, on ne part jamais sans avoir testé les choses à l'entraînement".