Nom de code CASPER. Mission : débarrasser les fonds marins des engins de pêche qui polluent et gênent la faune et la flore. Cette opération pilote est menée depuis 2022 autour de l'archipel des Glénan. Pêcheurs professionnels, plaisanciers et clubs de plongée collaborent ensemble avec le soutien de l'Europe.
Le Comité Régional des Pêche de Bretagne vient de publier les premiers résultats du projet Casper sur les engins de pêche perdus en mer.
Cette opération pilote a été menée la saison dernière autour de l'archipel des Glénan dans le Finistère. Lors des manoeuvres d'enlèvement d'engins de pêche fantôme, les images filmées sont parlantes. On y voit des homards emmêlés dans les mailles de filets de pêche, des poissons asphyxiés dans un chalut perdu.
Ce sont ces bateaux "perdus en mer et échoués, explique Sophie Lecerf, du Comité régional des pêches de Bretagne. Leurs coques attirent poissons et crustacés qui se maillent dedans, notamment dans les filets en plastique, meurent et attirent d'autres espèces. C'est un cercle sans fin."
Plaisanciers, pêcheurs et plongeurs mis à contribution
Jusqu'a cet été, il n'existait aucune carte répertoriant ces outils de pêche usagés. En 2022, sur trois zones natura 2000, allant de la pointe de Penmarc'h à Trevignon, le comité a interrogé les plaisanciers et les professionnels.
Il s'est aussi tourné vers les clubs de plongée. Eric Sauvage, spécialiste de la chasse sous-marine, a participé au recensement avec ses élèves dans la baie de Concarneau.
Résultat : en 46h de plongée, une soixantaine d'engins de pêche ont été localisés et remontés. "Je passe ma vie en mer, raconte Eric Sauvage. En tant que plongeur je parcours un large territoire et le constat est inquiétant."
Lors de mes chasses sous-marines, je vois au fond de l'eau des déchets qui n'ont rien à faire là.
Eric SauvagePlongeur, spécialiste de la chasse sous-marine
Au total, ce sont 57 engins, casiers, filets et même des morceaux de chalutiers, qui ont été répertoriés et remontés à la surface. L'opération ne prétend pas avoir fait place nette. Le but est plutôt d'adresser un signal aux usagers de la mer pour les inciter à rechercher, baliser et déclarer ces déchets sous marins.
(Avec Claire Louet)