VIDÉO. Dauphins échoués. Pourquoi les vétérinaires se forment à la recherche des causes de mortalité des cétacés

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Un reportage de Muriel Le Morvan et Gwenaëlle Bron ©France 3 Bretagne

Mort naturelle ou mort traumatique ? Les causes de l’échouage massif des dauphins sur les côtes françaises font débat entre pêcheurs et défenseurs de l'environnement. Afin de connaître les causes exactes de la mortalité chez les cétacés, l'observatoire Pelagis forme les vétérinaires bretons à établir des protocoles spécifiques de nécropsie. Des comparaisons et des statistiques fiables pourront découler de ces recherches.

Sur les tables d’autopsies : deux cadavres de dauphins échoués au printemps sur les côtes bretonnes. Tout autour, une demi-douzaine de vétérinaires bretons. Ils sont venus se former à la méthodologie très spécifique des nécropsies de l’observatoire Pelagis. Ce dernier, basé à la Rochelle, coordonne et recense l'ensemble des échouages de cétacés sur le territoire national.

"Le Finistère n’est pas le département où il y a le plus d’échouages de cétacés mais il y en a un nombre assez important, explique Benoît Thuillier, vétérinaire responsable de la santé animal à Labocéa à Quimper. Les équipes de Pélagis, décident s’ils nous envoient les animaux échoués ou pas. Ils ont besoin de méthodes d’autopsie et de prélèvements qui soient bien standardisées de façon à les reproduire et les comparer."

Obtenir des données fiables et comparables

Là réside tout l'enjeu de ces deux jours de formation, alors que pêcheurs et écologistes s'opposent sur les chiffres et les raisons de l’échouage massif des dauphins sur nos côtes. Les vétérinaires présents vont suivre un protocole standardisé, des méthodes de prélèvements et de diagnostic des causes de mortalité précises. Le but étant de pouvoir ensuite comparer les résultats pour obtenir des statistiques et des données épidémiologiques fiables.

"C’est un protocole lourd, continue Benoît Thuillier. L’idée est qu’on soit autonomes. C’est-à-dire recevoir l’animal et faire l’autopsie et les prélèvements de la façon dont ils l’attendent."

60 à 80% d'échouages suite à des captures accidentelles

"On cherche tout, explique Sarah Wund, vétérinaire à l'observatoire Pelagis. On regarde les cas de mort traumatique comme les cas de mort naturelle. Les nécropsies nous permettent de mieux trouver les causes de la mort et de mieux comprendre l’état de santé de ces animaux et des populations et donc d’identifier les menaces qui pèsent sur eux."

Selon la région et la saison, 60 à 80% des échouages des dauphins font suite à des captures accidentelles. Pour les 20 à 40% de morts naturels, les équipes de Pelagis ont besoin de d'informations supplémentaires. "On manque des données sur les agents pathogènes qui touchent ces populations", développe Sarah Wund. Les données seront recueillies collectivement par les vétérinaires du territoire. "On souhaite avoir un maillage de vétérinaires sur tout le territoire".

LIRE : Dauphins échoués. Le commissaire européen à la Pêche demande "plus d'efforts" à la France

Jouer un rôle

"Là on est en train de différencier les liaisons ante-mortem ou post-mortem, raconte scalpel à la main Bleuenn Pignet-Ardois, une vétérinaire installée dans le Morbihan venue à la formation. Sur une liaison ante-mortem, il y aura une hémorragie sous cutanée et on verra des petits vaisseaux un peu diffus, des colorations rougeâtres. Sous une liaison post mortem on n’aura pas tous ces phénomènes d’hématomes."

"J’ai toujours vu les échouages de mammifères marins sur les côtes du Finistère-sud durant mon enfance et cela m’a sensibilisée, ajoute-t-elle. J’avais donc envie de jouer mon rôle dans la conservation et les suivis d’espèces marines."

(Avec Muriel Le Morvan)

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