"Plus d'efforts doivent être faits par les autorités françaises" pour éviter les captures accidentelles de dauphins, a estimé, ce 24 mai 2023, le commissaire européen à l'Environnement, aux Océans et à la Pêche. En visite à Brest, dans le cadre des journées européennes de la Mer, Virginijus Sinkevicius pointe une "tendance très inquiétante".
"A l'heure actuelle, si vous regardez les captures accidentelles de dauphins, avec des chiffres qui augmentent, vous ne pouvez pas dire qu'assez d'efforts ont été faits. Donc, il y a plus d'efforts qui doivent être faits" a déclaré le commissaire européen à l'Environnement, aux Océans et à la Pêche Virginijus Sinkevicius, lors des Journées européennes de la Mer qui se déroulent à Brest ces 24 et 25 mai 2023.
"Quand les chiffres reculeront, bien sûr, je serai heureux de dire que les efforts sont en train de payer", a-t-il ajouté.
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Procédure d'infraction contre la France
L'observatoire Pelagis a recensé 1.380 échouages de petits cétacés entre décembre et avril dernier sur le littoral atlantique. La Commission européenne a ouvert en juillet 2020 une procédure d'infraction contre la France dans ce dossier.
Viginijus Sinkevicius a dit espérer qu'une solution sera trouvée pour réduire ces captures accidentelles et éviter que la procédure ne soit portée devant la cour de justice de l'Union européenne où la France risque des amendes importantes. "J'espère que nous y arriverons sans la justice" a-t-il souligné.
Interrogé à ce sujet, le secrétaire d'État à la Mer, Hervé Berville, a indiqué qu'un plan serait prêt "dans les prochaines semaines" pour réduire ces échouages de dauphins. En mars, le Conseil d'État avait ordonné au gouvernement de fermer certaines zones de pêche dans l'Atlantique afin de préserver les dauphins.
Une pêche "moins nuisible pour les écosystèmes"
Concernant le chalutage de fond dans les aires marines protégées (AMP), le commissaire européen à l'Environnement a souligné que Bruxelles n'appelait pas à son "interdiction pure et simple". "C'est la colonne vertébrale de nos pêcheries. Mon but n'est pas de pousser les pêcheurs hors de la mer. Au contraire, je veux qu'ils continuent à pêcher" a-t-il assuré, en plaidant cependant pour l'adoption d'engins de pêche moins gourmands en énergies fossiles et moins nuisibles pour les écosystèmes.
"C'est quelque chose dans lequel nous devons investir pour permettre à nos pêcheurs de maintenir leurs activités aussi efficacement qu'aujourd'hui, mais avec des coûts opérationnels moins élevés et moins de dommages pour les écosystèmes" a encore indiqué Virginijus Sinkevicius.
Bruxelles avait proposé en février la suppression progressive de la pêche de fond dans toutes les AMP d'ici à 2030 pour restaurer la biodiversité marine, suscitant la colère des pêcheurs français.
(Avec AFP)