Quelques jours après la mise en ligne par l'association L214 d'une vidéo choc dénonçant la maltraitance animale dans une porcherie de Pouldreuzic (Finistère), près de 100 000 personnes ont signé une pétition pour demander la fermeture de l'élevage porcin.
La pétition en ligne "Mettons fin au supplice des cochons d’un élevage du Finistère !" lancée par l'association L214 demande la fermeture immédiate d'une porcherie de Pouldreuzic (Finistère) dans laquelle "les conditions de vie sont intolérables pour les animaux".
Elle a recueilli près de 100 000 signatures, seulement quatre jours après la diffusion sur Internet d'une vidéo choc au sein de cet élevage porcin.
"Forcés à vivre au milieu des cadavres de leurs congénères en putréfaction ou leurs ossements, les cochons de cet élevage intensif survivent dans un environnement répugnant. L'élevage est de toute évidence hors de contrôle des services vétérinaires du Finistère", affirme l'association qui a déposé une plainte devant le Tribunal de grande instance de Quimper.
"Des non-conformités sérieuses"
Dans le cadre de cette affaire, la Préfecture du Finistère a fait savoir que les services de l'Etat n'ont cependant pas constaté la présence de cadavre de porc mais ils ont relevé "des non-conformités sérieuses".Vidéo de L214 dans un élevage de Pouldreuzic (29) : "pas de cadavres de porcs" - France 3 Bretagne
André Sergent, Président de la Chambre d'agriculture du Finistère, a réagi à propos de la vidéo de L214 : "au-dire de l'éleveur, il y a des images qui ne viennent pas de chez lui dans cette affaire. Donc à partir de là, on ne peut pas incriminer comme ça directement l'éleveur et son élevage. Aujourd'hui, avec des montages, il est assez facile de choquer l'opinion publique avec des images très violentes qui ne reflètent pas la réalité. Par contre, on ne minimise pas cette affaire parce qu'on considère que ça peut mettre en danger toute une filière agricole".
Au plan national, l'interprofession du porc Inaporc, la Fédération nationale porcine (éleveurs) et le réseau Coop de France s'étaient exprimés dans un communiqué commun, reconnaissant des images "choquantes" aussi bien "pour le public" que "pour les éleveurs" et la "filière porcine". Tous trois suggèrent qu'elles témoignent d'une situation "de détresse" de l'éleveur, qu'il était important de "repérer" pour pouvoir "l'accompagner".
L'éleveur de Pouldreuzic, âgé de 29 ans, se serait installé en 2013, "en pleine période de crise porcine, en rachetant un élevage à un éleveur partant à la retraite" selon Triskalia, dont l'agriculteur est adhérent. L'exploitation finistérienne pointée du doigt par l'association L214 compte 130 truies, plus d'un millier de porcs.