Sa voix a transporté la gwerz et le kan-ha-diskan. L'artiste Yann-Fañch Kemener s'est éteint ce samedi 16 mars, des suites d'une longue maladie.
Il laisse derrière lui une carrière exceptionnelle. Le chanteur Yann-Fañch Kemener est décédé à l'âge de 61 ans ce samedi matin chez lui, dans la région de Quimperlé, emporté par un cancer contre lequel il combattait depuis un an et demi. Affaibli par la maladie, il ne pouvait plus se produire sur scène.
Le chant en héritage
Jean-François Quémener naît en 1957, à Sainte-Tréphine, en Centre Bretagne, en 1957. Ses parents sont extrêmement pauvres : "Ils pensaient qu'à deux miséreux, ils feraient un plus chanceux" raconte Yann-Fañch. Sa mère chante et danse. Dès son plus jeune âge, Jean-François entend parler des chanteurs exceptionnels qu’étaient ses arrières grands-mères ou un grand-oncle. Il prendra la suite, et par le chant il dépassera la misère des siens.
Pour les anciens, chanter n'était pas un métier. C'était bien pour les mariages ou les fest-noz
Dans les années 1970, il se lance dans la collecte de chants et de contes auprès des plus anciens, détenteurs d'une culture menacée de disparition, d’oubli. Avec plus d'une trentaine de disques et des centaines de concerts, il fera connaître la gwerz et le kan-ha-diskan à travers le monde.
J'ai eu la chance de faire ce que j'aimais et d'y être pleinement engagé
Il se confiait récemment dans un documentaire, sur cette vie d'apprentissage et de partage, de la force du chant à danser. "Les gens passent mais le patrimoine nous survivra. C'est ce que je veux, mettre cette matière à disposition. Aux gens de réfléchir ensuite à ce qu'ils veulent en faire."