Débat tendu ce 8 février au Conseil départemental du Finistère. Le président, Maël de Calan souhaite mettre en application le dispositif de RSA conditionné. Les bénéficiaires devraient alors effectuer 15 heures hebdomadaires de bénévolat ou de recherche active de travail pour toucher leur allocation. La mesure issue de la Loi du Plein emploi pourrait s’appliquer dans le département dès cet été, au grand dam de l’opposition.
"C’est un signal envoyé aux allocataires, affirme Maël de Calan, Président du Conseil départemental du Finistère. Ils ont droit à l’allocation, financée par les impôts des Finistériens, tient-il à rappeler, 120 millions d’euros par an. Mais ils ont aussi le devoir de rechercher du boulot pour revenir le plus vite possible dans l’emploi."
La réforme du RSA doit commencer à s'appliquer en 2024 avant de se généraliser en 2025. Le département du Finistère souhaite débuter l'application de la mesure dès cet été.
Une mesure jugée stigmatisante
Dans l'opposition, la mesure est jugée stigmatisante pour les personnes les plus précaires. "C’est un peu faire reposer la responsabilité sur leurs épaules, regrette Nathalie Sarrabezolles, conseillère départementale. Or, nous le voyons, les personnes allocataires du RSA sont des personnes éloignées de l’emploi pour des raisons particulières, des raisons de santé, de logement. Plutôt que de les stigmatiser, il faudrait leur dire, on va vous aider dans ce moment difficile."
Les associations inquiètes
La réforme inquiète aussi les associations d'aide aux plus démunis. Le Secours populaire a annoncé qu'il ne prendrait pas les personnes qui viendraient faire des heures pour percevoir le RSA. "La définition du bénévole, c’est qu’il ne doit pas y avoir de contrepartie, explique Yves Guiriec, secrétaire départemental du Secours Populaire 29. Cela fait partie des valeurs du Secours Populaire. Aucune contrepartie ni financière, ni alimentaire."
Dans le Finistère, 16 000 personnes touchent le RSA. Le président du conseil départemental souhaite faire descendre ce chiffre à 15 000 d'ici la fin de l'année.
( avec B. Le Borgne)