"Le système est à bout de souffle". Six maires de grandes villes appellent à l'aide pour l'hébergement d'urgence

Ils dénoncent une crise humanitaire en cours. "Le système d'hébergement d'urgence dans notre pays est à bout de souffle" disent-ils. Face à l'arrivée de l'hiver, six maires socialistes et écologistes, dont Nathalie Appéré, maire de Rennes, demandent ce mardi 12 décembre 2023, un rendez-vous au président de la République.

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"Maires de grandes villes, nous ne pouvons pas pallier le sous-dimensionnement des dispositifs étatiques, ni répondre aux demandes d'un nombre croissant de personnes très vulnérables et d'enfants contraints de dormir à la rue", écrivent les maires de Paris, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Rennes et Grenoble, dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron.

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Recours contre l'État pour le remboursement des sommes dépensées pour l'hébergement des sans-abri

Début octobre, ces six villes ont intenté des recours contre l'État pour lui demander de rembourser les sommes dépensées par les municipalités afin de venir en aide aux sans-abri. "Alors que la situation s'aggrave, que le constat est tous les jours plus dramatique, notre cri d'alerte est pourtant resté lettre morte", peut-on lire dans la lettre, transmise à l'AFP par la mairie de Strasbourg. "Alors que l'hiver s'est installé, à l'approche du moment de solidarité que sont les fêtes de fin d'année, le gouvernement n'a toujours pas pris de mesures urgentes à la hauteur des besoins pour mettre les personnes à l'abri, ni saisi notre main tendue pour construire un dialogue avec les collectivités et les acteurs de terrain", s'indignent les maires.

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Poursuivre le dialogue entamé l'année dernière avec Olivier Klein 

Les édiles disent vouloir "poursuivre le dialogue entamé l'année dernière" avec l'ex-ministre de la Ville et du Logement Olivier Klein, "qui avait su, à l'hiver 2022, entrouvrir la porte des solutions avec la circulaire 'Aucun enfant à la rue". "C'est pourquoi nous souhaitons vous rencontrer dans les plus brefs délais", écrivent au chef de l'État Jeanne Barseghian (Strasbourg), Nathalie Appéré (Rennes), Grégory Doucet (Lyon), Anne Hidalgo (Paris), Pierre Hurmic (Bordeaux) et Éric Piolle (Grenoble).

"Avec 3.000 enfants à la rue, la France est en état d'urgence sociale" 

Dans un commentaire séparé, la maire de Strasbourg a indiqué que dans sa ville "94% des personnes qui appellent le 115 pour obtenir un hébergement restent sans solution". "En plein mois de décembre, chacun peut voir des femmes, des enfants et des personnes malades vivre dans des tentes", s'indigne-t-elle. "Avec 3.000 enfants à la rue, la France est en état d'urgence sociale", estime pour sa part Grégory Doucet dans une déclaration transmise à l'AFP, en réclamant "des solutions à la hauteur de la crise. À Lyon, 205 enfants dorment à la rue, dans des squats, des voitures ou onze écoles occupées, des chiffres sans précédent" selon l'entourage du maire.

(Avec AFP)

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