La Provence n'a pas le monopole des santons. A Scaër, dans le Finistère, Gilles Parisot s'est lancé voilà 20 ans dans la fabrication de personnages en costumes bretons. Des santons qui s'arrachent comme des petits pains sur le web.
Quelques grammes d'argile, coulés dans un moule en silicone. Il n'en faut guère plus à Gilles Parisot pour donner vie à ses créations. Voilà 20 ans maintenant qu'il a transformé sa maison de Scaër dans le Finistère en atelier de Noël.
Mais où est passé Joseph ?
Depuis quelques jours, Gilles n'a pas le temps de chômer.
Douze heures par jour, il est sur le pont pour faire face à l'afflux de commandes depuis qu'il a lancé son propre site de vente sur internet, faute de pouvoir vendre ses santons sur les marchés de Noël, comme il le fait en temps ordinaire. "Je cherche le Saint-Joseph", explique-t-il en fouillant dans l'une des boîtes où il range les moules des quelques 200 modèles qu'il a fabriqués. "Il y a une forte demande de Marie, Joseph, et le Petit Jésus et je n'en ai plus assez en stock". Il faut donc se remettre à l'ouvrage.
Dans son atelier à #Scaër #finistere, Gilles Parisot fabrique des santons à la mode bretonne. Et en cette période de #Noël, il croule sous les commandes ´. A decouvrir sur @france3Bretagne pic.twitter.com/qPOgJQQy1m
— Isa Rettig (@isa_rettig) December 13, 2020
Une décoration entièrement à la main
L'argile doit être suffisamment liquide pour remplir chaque interstice du moule en silicone. Quand ce dernier est bien garni, Gilles maintient alors les deux parties avec des élastiques, le temps du séchage. "C'est le même principe que chez les prothésistes", précise-t-il. Il n'y a pas de cuisson. Au bout d'une journée, il peut démouler et poncer la figurine. Reste alors à passer à l'étape la plus délicate : la décoration.
Ce travail de précision se fait entièrement à la main, avec des outils extrêmement fins pour souligner les moindres détails. Pendant que Joseph sèche, Gilles s'attaque, avec son pinceau, au plateau d'huîtres que porte une femme en habit traditionnel de Riec-sur-Belon. "C'est une Finistérienne du canton de l'Aven, donc son tablier est toujours bleu ciel, je m'inspire des vrais costumes, et des vraies traditions".
En plus des 200 modèles présents à son catalogue, Gilles a également fabriqué des décors pour mettre en valeur ses créations. Là aussi avec une inspiration bretonne, de la fontaine au menhir en passant par le calvaire.
Aux côtés des incontournables personnages de la crèche, il y a des santons qui connaissent davantage de succès comme les musiciens du bagad de Lann Bihoué, le porteur de drapeau, la Bigoudène, ou encore le marin-pêcheur. De quoi apporter un bon bol d'air iodé dans l'étable. Chaque pièce est vendue une quinzaine d'euros en moyenne.