Le tableau "Les Bretonnes dans la prairie" du peintre post-expressioniste Emile Bernard, toile manifeste en 1888 du nouveau courant "synthétiste", est entré dans les collections nationales du musée d'Orsay, a annoncé lundi le ministère de la Culture.
Cette oeuvre de ce proche de Paul Gauguin, à l'école de Pont-Aven, se caractérise par la simplification des formes, l'utilisation de couleurs pures posées en aplats et l'emploi d'un cerne foncé pour délimiter les masses.
Le ministre Franck Riester a salué l'entrée, "grâce au mécénat du groupe AXA", de cette oeuvre "d'intérêt patrimonial majeur" dans le grand musée parisien.
Aussi appelée "le Pardon de Pont-Aven"
Cette huile de 74 sur 92 cm, aussi appelée "le Pardon", a été peinte par Emile Bernard alors qu'il avait tout juste vingt ans.
À l'été 1888, Gauguin et Bernard séjournaient ensemble dans le village breton de Pont-Aven, et ils puisaient leur nouvelle expression artistique dans les émaux, tapisseries et vitraux du Moyen-Âge, l'imagerie d'Épinal et les estampes japonaises.
Né en 1868 à Lille et mort en 1941 à Paris, Émile Bernard a exécuté ce "Pardon", après avoir assisté le 16 septembre 1888 à la grande fête religieuse du Pardon à Pont-Aven.
Quelques jours auparavant, Gauguin avait commencé à peindre un autre chef d'oeuvre du synthétisme, "La Vision du Sermon", très proche par le style et l'inspiration, qui est à la National Gallery d'Edimbourg.