Vieilles Charrues : Suzane, la fille qui est devenue chanteuse

Suzane sera sur la scène Grall en début de soirée. Elle joue pour la première fois aux Vieilles Charrues. Rencontre avec une artiste bien dans sa peau et dans son époque.

Son nom d'artiste, elle l'a emprunté à sa grand-mère maternelle. En ne gardant qu'un seul "n". A 28 ans, celle qui, il y a peu encore, était serveuse dans un bar à Paris, enchaîne concert sur concert. Suzane propose une chanson sur fond d'électro. Des textes ciselés, réalistes, qui parlent de la vie, du quotidien. Des petits récits qu'elle a glanés ici et là. 



Le titre "Suzane" raconte l'histoire d'une fille qui veut devenir chanteuse, malgré les mises en garde de son entourage. C'est autobiograhique ?

Ma famille était inquiète, c'est vrai, quand j'ai décidé de faire ce métier. Mais cela n'avait rien de castrateur, leurs remarques. Ma mère me disait : "c'est bien d'avoir des grands rêves, ma fille, mais souvent ils ne se réalisent pas". Je suis donc allée à mon premier casting, pensant que ce ne serait pas difficile. Et là, on me dit : "t'as pas la voix, il y a trop de vibrato, on dirait une voix à l'ancienne qu'on n'écoute plus aujourd'hui". Ca, ça m'a donné de la force pour continuer. Ma voix, elle est comme elle est. Personne n'a pu m'enlever mon envie de chanter. Je me suis écoutée. Et je me suis mise à raconter des tranches de vie, à écrire sur mon époque.


Justement, avec "SLT", un morceau de votre premier EP, vous évoquez le harcèlement subi par les femmes, en vous mettant dans la peau du harceleur. Comment écrit-on sur ce sujet ?
 

C'est malheureusement le quotidien des femmes. Je l'ai subi. Ma mère et ma grand-mère aussi. J'ai très vite été choquée par le fait que l'on doive serrer les dents et faire comme si... En plein mouvement Me too, j'ai entendu des débats dans le bar où je travaillais, des propos sexistes, genre "encore un truc de femmes hystériques". Voilà comment l'idée m'est venue de me glisser dans la peau du harceleur. A force de les entendre, de les croiser, de les supporter, comme un bruit sourd et perpétuel. Tu le sens celui qui va te harceler quand tu le croises dans la rue, ton instinct ne te trompe pas. 
 

On vous classe dans la catégorie chanteuse réaliste. C'est une bonne définition, selon vous ?

Je pense que c'est ce qui me définit le mieux, oui. Quand j'écris, je veux que cela soit compris. Je suis un peu frontale avec les mots. Mon inspiration vient aussi de Fréhel, Piaf, Brel qui parlaient du quotidien, à travers l'intimité de personnages. Je fais à ma manière. Je me suis nourrie des histoires que j'entendais quand j'étais serveuse. 
 



Vous êtes l'artiste la plus programmée de l'été. Comment vous vivez ce tourbillon ?

Je prends tout cela au jour le jour. C'est ma première tournée, je suis sur les routes depuis un an et demi. Je ne m'attendais pas à ce que l'on écoute mes chansons, alors faire des concerts, encore moins. Je profite de chaque instant, je fais ce que j'aime, sans prétention. Je reste sincère dans mon projet. Et a priori, le public est emballé. En tout cas, je suis impressionnée de me retrouver aux Vieilles Charrues et très heureuse d'être ici.

 

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