Convaincre la France que son intérêt réside dans l'unité de la Bretagne : tel est l'un des objets du "Livre blanc de l'unité bretonne" que ses auteurs souhaitent remettre en mains propres au président de la République.
Trois ans après une réforme territoriale mal digérée, l'État doit réaliser que "l'unité bretonne est un enjeu énorme pour la France", considère le juriste Yvon Ollivier, coordonnateur de l'ouvrage que viennent de publier les édition Yoran Embanner. Aux termes de la réforme de 2015, la Loire-Atlantique, cinquième département de la Bretagne historique, est restée dans le giron de la région Pays de Loire.
Une Bretagne unie, avec la Loire-Atlantique, "créerait un vrai choc de développement et tirerait la croissance" autour des trois pôles que sont Nantes, Rennes et Brest, assure M. Ollivier. Une telle décision permettrait aussi au pays de renouer avec une "maritimité étouffée (...) que l'État a complètement perdue", en se pensant d'abord comme terrien. "Paris a fait de la Bretagne un cul de sac au lieu d'une porte ouverte sur le monde", regrette M. Ollivier.
Mais, pour les auteurs, dont des universitaires, cet "enjeu" pour la France de l'unité de la Bretagne dépasse largement le domaine économique. "La France a un gros problème d'intégration et on ne peut plus se permettre de créer de la désintégration, de la désespérance, des gens qui ne trouvent plus leur place dans la société", d'où qu'ils viennent. L'État gagnerait à "s'appuyer sur les identités positives" comme l'est l'identité bretonne, assure M. Ollivier. "Il faut un changement de logiciel" à ce sujet au niveau de l'État, "une reconnaissance (de l'identité) pour oeuvrer ensemble".
Le président Emmanuel Macron "veut réformer. Voilà une réforme qui ne coûterait pas un centime mais rapporterait énormément au pays en termes économique et social (...) Ça renforcerait considérablement le sentiment d'appartenance (des Bretons) à la France, ça redonnerait de l'espoir. Et il y a un besoin fort d'espérance en Bretagne", conclut le coordonnateur de l'ouvrage.